Devenir auteur de sa vie

La vie est une histoire dont nous sommes le héros.
Aucune histoire n’est plus importante, aucune réussite plus savoureuse, aucun échec plus douloureux, que ceux que nous traversons pour une raison simple: ce sont les nôtres, et c’est de notre vie dont il est question!

« On remarquera que l’enfant est d’abord spectateur, ensuite auteur et enfin acteur »
Yves Lavandier – La Dramaturgie

Nous nous construisons depuis notre enfance grâce à notre éducation, notre entourage, notre curiosité, nos actions.
De part mon parcours d’écrivain, je suis sensible aux histoires et à la narration, j’aime regarder la vie sous cet angle particulier: Spectateur-Auteur-Acteur. Et je me suis rendu compte que beaucoup de gens pensent que le fait de devenir Acteur de sa vie est la consécration. Ils sont arrivés au bout de leur propre développement et devraient être pleinement heureux, pleinement épanouis, mais au lieu de cela, ils ressentent fatigue, frustration, angoisse et parfois même désespoir. Pourquoi?

Mon explication est que certains ont compris ce modèle comme un processus de développement linéaire:

Alors qu’en réalité, ce modèle décrit un processus qui nous accompagne toute notre vie, dans un développement illimité au potentiel infini!

Nous évoluons dans une société qui nous pousse à l’action et nous culpabilise dés que nous prenons un peu de temps pour y réfléchir. Dans des périodes de crise, nous allons éventuellement prendre un temps pour regarder la situation d’un peu plus loin, mais nous replongeons le plus vite possible dans l’action pour ne pas « perdre de temps ».
Dans ce schéma binaire: Acteur > Spectateur >Acteur, nous nous coupons de la source même de notre puissance. Nous oublions de solliciter la compétence essentielle de notre nature humaine, celle de créer et d’être « Auteur » de sa vie.

Remettre cet élément essentiel au coeur même du processus, permet de contacter sa propre puissance. Retrouver son libre-arbitre, assumer les responsabilités qui libèrent.

«  Chaque personne est une armoire pleine d’histoires, il suffit d’ouvrir les tiroirs, comme un chapelet qu’on égrène. »
Tahar Ben Jalloun

Je suis persuadée que chaque personne suit un scenario de vie qu’elle a elle même écrite, mais pas seulement. Notre vie se constitue d’un amalgame d’histoires. Les nôtres, nos scenarios de réussites et d’échecs, que nous répétons souvent inconsciemment, et celles de notre entourage. Leurs attentes, leurs envies, sont autant d’histoires qui viennent influencer la notre, et qui complexifient notre parcours de vie. Prendre le temps n’analyser ce qu’il se passe pour redevenir #auteurdesavie, c’est se donner les moyens de continuer à vivre son histoire, celle qui nous fait vibrer et qui nous fait sentir vivant, en tout conscience et en toute autonomie.

La seule chose dont nous ayons besoin pour cela, est à la fois simple et compliqué: se sentir en sécurité. Se trouver un espace, s’octroyer ce temps de réflexion pour se reconnecter à ses ressources. L’objectif? Continuer d’écrire sa vie au présent, car c’est le seul temps qui permette de construire le futur.

L’heure du rendez-vous

Ça faisait plusieurs années que j’entendais parler de lui et à chaque fois, je ne pouvais m’empêcher de dresser l’oreille. Il m’intriguait. Toutes les personnes qui le connaissaient en parlaient avec énormément de chaleur et j’avais alors très envie de le rencontrer. Et puis j’oubliais. J’avais pris note de son existence mais je ne faisais pas d’efforts pour aller vers lui. Indifférence? Appréhension? Ou peut-être que j’attendais le bon moment. Un signe qui me dirait: c’est maintenant. Pourtant ce soir je prends conscience que notre rencontre s’est finalement organisée sans moi, ou bien si peu de moi. J’ai parlé de lui à une amie qui le connaissait et elle m’a tout de suite proposé d’organiser un rendez-vous. Comme ça. Sans l’avoir vraiment prémédité. Nous avons sortis nos agendas et avons trouvé une date où tout ce petit monde serait disponible pour passer un moment et faire connaissance. J’ai noté, bien sagement, et ne m’en suis plus trop préoccupée. Jusqu’à ce soir. Car c’est demain. Demain que je pars, depuis le Puy-en-Velay, sur le Chemin de Compostelle. Pour enfin le rencontrer. Lui, ce chemin qui fait tant parler. Je ne suis pas une fervente catholique mais j’aime l’idée du pèlerinage. L’idée que ce chemin soit à la fois un chemin vers soi et un chemin vers une ville, lointaine, dans un autre pays. Un peu comme si le monde physique et le monde spirituel se rencontraient et se matérialisaient sous la forme d’un chemin. Et c’est bien cela que ces milliers de pèlerins racontent. Alors je suis curieuse. J’ai maintenant hâte de poser à mon tour mes pas sur cette route mythique. Mais au delà du pèlerinage spirituel, cette marche vers Compostelle, c’est aussi un pèlerinage personnel, presque intime. La maison de mes grands-parents, installée dans un ancien presbytère, était une ancienne étape du Chemin. Cette maison, j’y ai passé une grande partie de mon enfance. J’y ai beaucoup de souvenirs. Certains heureux, d’autres pénibles. Et le fait de me lancer demain sur cette route, c’est aussi un moyen pour moi de retrouver le lien avec ce passé, me réconcilier avec lui et peut-être, un jour, arriver à pardonner.

Je dois d’abord me former

Celle la ne vous paraitra peut-être pas très « classique », mais dans mon cas personnel c’est une excuse qui me ressemble bien de par ma soif inextinguible d’apprendre!
Jusqu’a ce jour, que ce soit a titre professionnel ou personnel j’ai eu pas mal d’occasions de rédiger des textes, mais je m’aperçois en me lançant que cela n’avait rien a voir avec la structuration d’un récit, la prise en compte des points de vue ou la gestion des émotions du lecteur que l’on trouve dans l’écriture d’un roman.
Et la resurgit mon syndrome de l’imposteur qui, couplé à ma soif inextinguible d’ apprendre des nouvelles choses, donne une bonne formule de procrastination! Mais la ou la situation est fourbe c’est que je ne crois pas qu’il soit inutile de se former a la dramaturgie, bien au contraire. Je partage totalement la mentalité de l’approche anglo-saxonne qui pense que le fait d’écrire s’apprend. Mais la ou cela devient contre-productif c’est quand je me vois repousser mentalement l’écriture de mon roman après tel atelier ou après avoir lu tel livre…
NON NON NON je le sens bien: « il n’y a qu’en forgeant que l’on devient forgeron » et même si ce proverbe peut paraitre un peu désuet il est plus que jamais d’actualité! Je ne crois pas que l’on puisse faire l’économie d’écrire pour apprendre alors même si je n’ai pas toutes les cartes en main, le plus important reste d’avancer. Me poser des questions, trouver mes réponses pour que le jour ou je suivrai ce fameux atelier j’ai de la matière a apporter. A court terme j’ai clairement l’impression de perdre mon temps mais c’est un leurre: FAIRE est la seule façon de construire son Art, tout simplement.
Alors ne lachons rien, et ECRIVONS!

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