Le mot du WE : DOUCEUR

J’avoue que cette semaine, je me sens dans une énergie un peu bizarre. C’est pas vraiment la cata, juste une accumulation de petites choses, qui me font sentir un peu fébrile. Ça vous arrive à vous aussi ? Déjà, j’ai un bouton de fièvre sur ma lèvre inférieure (sexy!) avec ce tiraillement désagréable si caractéristique. Ensuite, c’est ce moment du mois où mon corps de femme fait le ménage interne, et mon humeur est… instable. Enfin, c’est aussi la fin du cycle lunaire (nouvelle lune aujourd’hui!), mon sommeil est plus agité qu’à l’habitude… Bref, ça part un peu dans tous les sens ! Je me sens bousculée et brouillonne. J’ai tellement de mal à me concentrer. Mais au lieu de céder à ma tendance naturelle à l’esclavagisme (quand on se fouette à longueur de journée pour avancer, ça s’appelle comme ça, non?), j’ai décidé de me foutre la paix, pour changer. D’ailleurs, ça tombe assez bien, puisqu’on est à la veille du week-end et c’est donc le moment parfait pour mettre (un peu?) le boulot de côté, et prendre soin de moi.

J’ai réfléchi à ce qui pourrait m’apporter de la douceur. Outre le fait de continuer à m’immerger en pleine nature (seul vrai avantage du déconfinement, entre vous et moi), de passer du temps avec mes amis (oui ok, ça aussi), et de profiter des rayons du soleil sur ma terrasse, j’ai trouvé 3 livres qui m’inspirent cet effet cocooning. Peut-être vous donneront-ils à votre tour des idées ?

« Fragiles » de Philippe Delerm & Martine Delerm
De la poésie, évidemment. Mais des illustrations aussi. Toutes simples, à l’aquarelle. J’ai ce petit recueil dans ma bibliothèque depuis plusieurs années, et je le relis régulièrement avec un plaisir inaltérable. Je ne résiste pas à la joie de vous partager un petit fragment de cette pépite :

« Je ne suis pas funambule. J’avance pas à pas. Je ne sais rien des jours, je glisse sur un fil, au loin, je ne vois pas. Si je regarde en bas c’est le vertige, je ne regarde pas. Je risque à chaque pas et j’avance, docile. À chaque risque le bonheur est là. J’avance vers moi ; le bout du fil n’existe pas. » 
Le Bonheur

« Deliciously Ella au quotidien » de Ella Mills
Cuisiner est pour moi l’une des activités les plus ressourçantes que je connaisse. J’ai failli employer le mot « nourrissante », mais cela tombait un peu sous le sens ! 😉 En réalité, je ne sais pas ce que je préfère entre « cuisiner » et « bouquiner des livres de cuisine » ! Je crois que j’aime autant l’un que l’autre. Cette occupation fut pendant longtemps une véritable obsession et au fil des ans, j’ai accumulé une collection impressionnante d’ouvrages. La collection « Deliciously Ella » fait partie de mes chouchous du moment. Ses livres ont tout : des photos alléchantes, des recettes simples, beaucoup de légumes (je suis végétarienne) et des associations originales qui me donnent l’eau à la bouche et m’inspirent. Après avoir parcouru seulement quelques pages, je n’ai qu’une envie, c’est de sortir tous mes ingrédients et préparer un bon repas ! 🙂

Pico Bogue – Restons calmes » d’Alexis Dormal et Dominique Roques
J’aime beaucoup la BD, qui est pour moi la « lecture doudou » par excellence. J’ai découvert la série des Pico Bogue, dans la Bibliothèque d’un ami, il y a quelques années, et je n’ai eu de cesse d’acquérir toute la collection, que je relis très régulièrement, et de la conseiller partout autour de moi. Les mimiques des petits héros, peints à l’aquarelle par Alexis Dormal, sont tout bonnement irrésistibles, quant aux dialogues de Dominique Roques (la maman du dessinateur), ils sont d’une espièglerie dont je ne me lasse pas ! Ces aventures me font l’effet d’un baume au cœur et devraient indiscutablement être remboursées par la Sécurité Sociale.

Et bien, je crois que je suis parée pour le week-end. Et vous ? Quel est votre programme pour prendre soin de vous ? Dans tous les cas, je vous envoie pleins d’ondes de douceur… <3

Le Grimoire

Aujourd’hui, j’ai reçu un livre que j’avais déjà dans ma bibliothèque. Alors quoi ? Je fais une collection ? Je fais une obsession ? Non, je ne crois pas que l’on en soit encore là. Ce livre est le journal d’une personne qui m’inspire. Un recueil de mots, l’empreinte d’un parcours, qui parle à mon âme d’exploratrice. Un livre que je connais déjà, alors pourquoi ce nouvel exemplaire? Je crois que les mots les plus puissants ont besoin d’un écrin pour déployer leur magie. Ils ont besoin d’une forme spéciale, d’une attention aux détails, qui en nourrit le sens. Une édition particulière, dont le papier, la mise en page, et la densité m’atteignent directement au cœur et font briller mes yeux. Les mêmes mots, portés par une forme consacrée, qui les transforme en incantations. Car ce livre renferme l’essence de ce qui m’inspire : le talent d’une écrivaine, les convictions d’une femme, ses doutes, ses questionnements, sa vulnérabilité. L’avoir à mes côtés, c’est pouvoir toucher la preuve que c’est possible. Possible de ne pas savoir et d’avancer malgré tout. Possible de douter et de pouvoir créer. Possible d’être vulnérable, faillir, et être aimée. Dans mon propre cheminement, je cherche sans relâche la réconciliation des opposés. Le sens derrière les contradictions qui me tétanisent. Et toute preuve tangible, qui atteste de la réussite de cette formule alchimique, revêt à mes yeux un caractère sacré. Un pouvoir ésotérique en mesure d’influencer le courant même de mon existence. Comment appeler un livre capable de tels prodiges ? Je n’en vois qu’un seul : grimoire.

Plus qu’un appel des mots,
C’est un appel des sens.
Regarder ce lettrage,
Admirer cette blancheur.
Passer la pulpe de mes doigts
Sur le grain du papier,
Écouter la voix,
Goûter les émotions.
Me connecter à l’âme
Par delà le temps,
Par delà la mort.
Réunir nos armes,
Pour lutter côte à côte.
Déterrer des trésors,
Prier.
_____FA200420

Quel livre ? D. Foenkinos

« Il y a des théories sur le rangement des livres.  Notamment celle du bon voisinage. Le livre que l’on cherche n’est pas forcément  celui que l’on doit lire. Il faut regarder celui d’à côté. »

David Foenkinos

Lire c’est bien, mais trouver une lecture qui ait un sens, c’est mieux. Depuis quelques temps, je choisis mes livres plus en conscience. Ce la ne veut pas dire avec plus d’attentes, mais plutôt en suivant davantage mon intuition. C’est cela que je vois dans cette citation de David Foenkinos : l’invitation à faire des choix surprenants, lacher la logique, et peut-être, faire une rencontre inattendue.