Un trésor de famille – épisode 1

Mégane a huit ans. C’est le premier jour des vacances qu’elle passe, comme toutes les vacances, chez sa grand-mère, pendant que ses parents travaillent. Elle aime beaucoup sa grand-mère, le problème est qu’elle habite au fin fond de la Bretagne, un endroit sauvage très joli, mais où il n’y a ni télévision ni ordinateur. Une sorte de désert numérique en marge de tout ce que Mégane connaît. Les journées paraissent toujours d’une longueur affligeante dans cette maison, et le seul moment vraiment excitant est celui où la vieille dame s’assoit sur son lit pour lui raconter les histoires les plus incroyables qu’elle ait jamais entendu. Parfois, ce sont des histoires qui font rire, d’autres soirs des histoires qui font peur. Ce soir, elle lui raconte une histoire un peu particulière, c’est une histoire de famille, une histoire vraie, une histoire qui lui vient de sa grand-mère à elle. Elle lui révèle l’existence d’un trésor familial caché dans la maison, depuis plusieurs générations, mais que personne n’a encore jamais trouvé. Mégane est tellement excitée par cette révélation qu’elle ne parvient pas à trouver le sommeil. Elle tourne et retourne dans son lit, et malgré ses efforts, elle ne fait que penser à ce trésor qui l’attend quelque part. La curiosité est trop forte, et pour tout dire, Mégane a sa petite idée sur l’endroit où pourrait être caché le trésor.

Cela fait déjà un certain temps maintenant qu’elle a entendu sa grand-mère se coucher, et elle n’entend plus aucun bruit dans la maison. Elle rallume sa lampe de chevet et décide de rejoindre le salon à pas feutrés. Pourtant, une fois dans le couloir de l’étage, Mégane ne se sent pas rassurée. L’étage est plongé dans l’obscurité et elle n’a pas l’habitude de se promener ainsi la nuit. Des ombres inquiétantes se dessinent dans les coins les plus inattendus et Mégane est très intimidée, elle hésite à se lancer. Se retournant vers son lit, elle aperçoit, Sophie, sa poupée préférée avec laquelle elle dort toutes les nuits depuis ses trois ans. C’est sa Maman qui a crée Sophie spécialement pour elle avec ses talents de couturière, et la lui a offert le jour de son anniversaire. Mégane et elle sont devenues inséparables, et sa présence rassurante va lui donner le courage dont elle a besoin. En passant devant la commode, les yeux de Mégane sont aimantés par ceux de Pélopidas, le petit chien en peluche offert par sa grand-mère lors des dernières vacances. Il semble attirer son attention pour lui demander de les accompagner. Elle l’attrape au passage, persuadée que Pélops, comme elle aime l’appeler, peut s’avérer un allié précieux. Mégane s’avance vers la porte de sa chambre, enfin prête à se lancer dans l’aventure…

La suite, c’est ici .

Normal vs extraordinaire – M. Angelou

“Si vous essayez d’être normal, vous ne pourrez jamais savoir a quel point vous êtes extraordinaire!”

Maya Angelou

La normalité est rassurante, mais elle nous enferme dans une identité collective qui étouffe le potentiel individuel. Pour moi, devenir artiste, c’est justement dépasser ce plafond de verre pour partager cette richesse individuelle et unique. Car accepter de prendre le risque de sa différence, c’est s’autoriser à être pleinement qui l’on est. J’ai le sentiment que c’est l’un des challenges auquel je me confronte tous les jours depuis que j’ai décidé d’être écrivaine. Ce n’est pas simple tout les jours, et je me rends compte que c’est une décision courageuse, dans le sens où, étymologiquement, elle ne peut venir que du cœur. Cette semaine, je vous souhaite donc beaucoup de courage pour diffuser votre propre lumière.

Le Grimoire

Aujourd’hui, j’ai reçu un livre que j’avais déjà dans ma bibliothèque. Alors quoi ? Je fais une collection ? Je fais une obsession ? Non, je ne crois pas que l’on en soit encore là. Ce livre est le journal d’une personne qui m’inspire. Un recueil de mots, l’empreinte d’un parcours, qui parle à mon âme d’exploratrice. Un livre que je connais déjà, alors pourquoi ce nouvel exemplaire? Je crois que les mots les plus puissants ont besoin d’un écrin pour déployer leur magie. Ils ont besoin d’une forme spéciale, d’une attention aux détails, qui en nourrit le sens. Une édition particulière, dont le papier, la mise en page, et la densité m’atteignent directement au cœur et font briller mes yeux. Les mêmes mots, portés par une forme consacrée, qui les transforme en incantations. Car ce livre renferme l’essence de ce qui m’inspire : le talent d’une écrivaine, les convictions d’une femme, ses doutes, ses questionnements, sa vulnérabilité. L’avoir à mes côtés, c’est pouvoir toucher la preuve que c’est possible. Possible de ne pas savoir et d’avancer malgré tout. Possible de douter et de pouvoir créer. Possible d’être vulnérable, faillir, et être aimée. Dans mon propre cheminement, je cherche sans relâche la réconciliation des opposés. Le sens derrière les contradictions qui me tétanisent. Et toute preuve tangible, qui atteste de la réussite de cette formule alchimique, revêt à mes yeux un caractère sacré. Un pouvoir ésotérique en mesure d’influencer le courant même de mon existence. Comment appeler un livre capable de tels prodiges ? Je n’en vois qu’un seul : grimoire.

Plus qu’un appel des mots,
C’est un appel des sens.
Regarder ce lettrage,
Admirer cette blancheur.
Passer la pulpe de mes doigts
Sur le grain du papier,
Écouter la voix,
Goûter les émotions.
Me connecter à l’âme
Par delà le temps,
Par delà la mort.
Réunir nos armes,
Pour lutter côte à côte.
Déterrer des trésors,
Prier.
_____FA200420