BUJO: Reconcilier créativité et productivité

Je sais pas vous, mais pour moi, les mots PRODUCTIVITÉ et CRÉATIVITÉ ont parfois du mal à fonctionner ensemble. Cela fait partie des paradoxes de la vie : savoir suffisamment se lâcher la grappe pour accéder à ses intuitions et suivre ses inspirations, sans pour autant perdre le sens des réalités matérielles. Il nous faut créer de la valeur pour nous nourrir !
Je me rends compte que l’utilisation du Bullet Journal m’aide énormément dans cette harmonisation des polarités. En effet, je fais partie de ces personnes qui ont besoin d’un cadre, une sorte de garde-fou, qui me permet de canaliser les angoisses que je ressens à partir dans le lâcher-prise, pourtant essentiel à la création. Le BUJO me sert à créer ce cadre et je vous partage aujourd’hui un outil de suivi que je me suis créé. Il m’aide au quotidien à plus de bienveillance avec moi-même et aussi plus de fermeté lorsque c’est nécessaire.

J’ai créé cet outil autour de deux idées principales :
1/ Notre capacité de création est influencée par des éléments extérieurs (cycle saisonnier, cycle de la lune)
2/ Notre Potentiel créatif est fluctuant et passe pas diverses phases, toutes essentielles.

Dans le suivi de mon activité, j’ai donc décidé d’abandonner le suivis par mois calendaire. Cela fait des années que je suis mon activité de mois en mois et je n’ai jamais véritablement trouvé de corrélation intéressante avec ma propre productivité. En revanche, j’ai remarqué que les saisons avaient une grosse influence dans la façon dont je parviens à me motiver et à passer à l’action. Par exemple, il est de notoriété publique que l’hiver nous sommes plus enclin a l’introspection alors que l’été nous sommes plus dans une phase sociale et poussé a l’extraversion. Il en est de même pour les cycles lunaires et les livres sur le sujet sont très à la mode et ne manquent pas. J’en ai moi-même survolés certains dont je trouve les enseignements très utiles, mais j’ai toujours besoin d’expérimenter pour être convaincue. Cet outil de suivi, c’est ma tentative pour faire ma propre exploration de la façon dont je crée et je produis. Je suis donc partie du Cycle lunaire pour suivre quatre types d’énergies que j’ai identifiées comme faisant partie intégrante de mon monde de fonctionnement, à savoir :
Le flow : phase d’action plus ou moins fluide ou je parviens à créer et à me mettre dans l’action.
L’Inspiration : phase de réceptivité où je me nourris culturellement ou spirituellement (lecture, expo, ciné)
Le repos : se reposer et prendre soin de soi sans attente, fais aussi partie du processus.
Perturbations : phase de résistance et de repli. Soit je suis malade, soit j’ai le moral dans les chaussettes, soit je me plonge dans mes mécanismes de résistances qui m’empêchent de créer (You Tube addict!).

BUJO Cycle creativité productivité

LES BÉNÉFICES que j’y ai trouvé :
Flow : Je suis toujours surprise de constater que le nombre de journées globalement créatives est bien supérieur à la perception que j’en avais. Cela me conforte dans la confiance que je mets dans mes projets.
Inspiration : Ce suivis m’a permis de visualiser le temps que je m’octroyais à m’inspirer et j’ai pris conscience que si je ne m’autorisais pas seule une journée pour me nourrir intellectuellement sur mon travail, ces moments s’imposaient d’eux-mêmes. Au bout de 10 jours de créativité non-stop, j’ai tombe fatalement sur le travail d’un ou d’une artiste qui va attirer mon attention. Je m’arrête malgré moi et souvent, je culpabilise du temps que j’y ai passé. Pourtant, ce suivi m’a montré que je repars dans la création avec beaucoup plus de force et d’énergie suite a cette phase. L’idée serait donc à l’avenir de provoquer ces moments, plutôt que de les subir !
Repos : ce n’est pas un secret, nous avons besoin de repos pour accéder a notre plein potentiel. Par ailleurs, la créativité a aussi besoin de vide pour créer. Mais contrairement à l’inspiration j’ai toujours du mal à sentir quand j’ai besoin de me reposer. Ce suivi m’a permis de constater que le dimanche était souvent une journée où j’avais du mal à me lancer dans l’action. J’ai donc fait l’expérience de m’octroyer mes dimanches et le résultat sur mon début de semaine est assez phénoménal. Cela n’empêche que j’ai toujours du mal à me poser, mais le suivis permet au moins de me rendre compte du volume de repos que je m’octroie et d’anticiper un éventuel burn-out en m’obligeant à un jour de repos par semaine.
Perturbations : ce suivi m’a permis de reconnaître ces moments comme faisant partie intégrante de la vie. Qu’ils soient liés à des événements extérieurs (conflits) ou internes (moral dans les chaussettes), je me rends compte que cette phase permet d’assimiler ce qu’il se passe par ailleurs. Cela ne rend pas ces moments plus agréables, mais cela m’aide à beaucoup mieux les accepter et aussi à les monitorer. Si je vois que j’ai de plus en plus de jours de perturbations c’est aussi un signe évident que certains de mes besoins ne sont pas satisfaits!
Conclusion: Le plus grand des bénéfices de la mise en place de cet outil a été de me permettre de reconnaitre chacun de ces états comme utile et nécessaire, et de pouvoir en apprécier pleinement la valeur! Cette prise de conscience renforce la confiance dans capacité à meuner mes projets à bien.

Voilà pour aujourd’hui. J’espère que vous pourrez trouver cet outil utile et si vous vous lancez dans l’aventure, je serai très curieuse d’avoir votre propre ressenti sur cette petite expérimentation personnelle. D’ici la, je vous souhaite de merveilleux moments de création et d’organisation ! 🙂

Mon roman: fin du 1er Jet!

Il y a quelques semaines, s’est terminée l’écriture du 1er jet de mon roman et je me suis dit que c’était une étape intéressante à vous partager. Déjà, parce qu’il me semble important de célébrer cette première réalisation ! Car dans l’écriture d’un roman, l’une des plus grandes difficultés à mon sens est tout de même la durée du projet. On le sait, écrire un roman est long et ce n’est pas pour rien que Murakami à un écrit tout un livre faisant l’analogie entre écriture et marathon ! Alors si, comme moi, vous venez de terminer le premier tour de piste, il est crucial de nourrir sa motivation et son enthousiasme tout au long de la course ! Alors voilà :

La danse de la joie!

Mais peut-être, pour que vous puissiez vous réjouir avec moi de cette merveilleuse nouvelle, faudrait-il que je vous explique un peu ce que j’entends pas « 1er jet » et mes premières impressions sur cette étape. Alors le 1er jet, c’est tout simplement la première fois que l’on écrit l’intégralité de son histoire. On a le début, on a le milieu et on a la fin. On a l’ensemble de nos personnages et globalement le scénario que nous avons prévu de conter à nos lecteurs. POINT. Oui, j’écris gros, car à ce stade, ce que je trouve important de stipuler, c’est que nous ne parlons pas du tout de qualité. Ce premier jet comporte certainement des passages inutiles, manque d’autres scènes cruciales, met en avant des personnages grossiers et peut se perdre dans des arabesques linguistiques dues à l’inspiration parfois douteuse d’une nuit sans lune. Et bien la beauté du 1er jet, c’est que cela n’a aucune importance ! Ce premier jet est la pour nous donner la matière première à l’écriture de notre roman et pour ma part, l’analogie que j’aime faire à ce stade est plutôt celle d’un bloc de granit que l’on aurait extrait d’une montagne, dans l’idée d’en faire émerger une magnifique statue. Ca y est, nous avons un bloc pour sculpter notre chef d’œuvre. On a la matière et on en distingue globalement les contours. Et bien réjouissons nous, cette étape est décisive pour la suite ! D’ailleurs avec le recul, je garde à l’esprit de créer cette première version le plus rapidement possible, de manière a garder mes forces pour la suite. C’est une course d’endurance, ne l’oublions pas !

Pourtant, je dois vous avouer qu’une fois cette étape terminée, la fierté d’être parvenue au bout de mon histoire a rapidement cédé la place a un sentiment de déception. Je relisais des passages ici ou là de mon roman et je ne m’attendais pas du tout a ce que j’y découvrais. Pourquoi ? Tout simplement parce que je le comparais au résultat FINAL auquel je m’attends et, oh surprise, ce premier jet en est encore très loin ! Mais synchronicité incroyable, la lecture d’un livre de Creative Writing que je lisais pile à ce moment là m’a sauvé de la dépression. Ce livre, c’est « The Modern Library Writer’s Workshop: A Guide to the Craft of Fiction », de Stephen Koch. Oui, je suis désolée pour les non anglophones, ce livre est en anglais mais c’est un peu toute la philosophie que j’ai tiré de la lecture de son chapitre dédié aux « Révisions » dont je vous parle aujourd’hui dans cet article. Grace à cette lecture, j’ai pris pleinement conscience du fait que j’étais en train de traverser un processus et que mon rôle, en tant qu’écrivain, était de garder la foi, mon objectif final en tête sans jamais me décourager. Par ailleurs, ce livre m’a également donné des conseils judicieux sur la façon de préparer l’écriture de mon second jet. Mais ca, j’imagine que cela sera l’objet d’un prochain article ! 😉

Et vous alors ? Vous avez des anecdotes sur l’écriture de votre 1er jet ? Des conseils ? Je serais ravie d’entendre votre vision et d’ici là, je vous souhaite de bons moments d’écriture!