Ecouter – Rumi

« Il existe une voix qui n’utilise pas de mots. Ecoute. » 

Rumi

Depuis le confinement, les conditions de distanciation sociale, ma vie a changé. Sans trop y réfléchir, j’ai passé plus de temps chez moi, seule. Cette situation a créé du vide et loin d’appauvrir ma vie, j’ai la sensation qu’elle l’a enrichit. Elle m’a permis de faire le tri entre l’essentiel et le superflu. Elle a redonné sa valeur aux relations. J’ai fait l’expérience d’une certaine simplicité qui a dépouillé mon quotidien de beaucoup de bruits. J’ai découvert le calme, le silence et je me suis surprise à y entendre de mieux en mieux mon intuition. Une voix bienveillante et chaleureuse qui m’incite à créer. Une voix encourageante qui me dit de persister dans la voie que je choisis. C’est un soutien sans faille et je m’émerveille d’avoir cette ressource en moi. La connexion a pu se faire par ce vide que j’ai fini par accueillir. Ce silence que j’ai pu embrasser. Mais ce silence ne va pas de soi. La vie reprend ses droits et on dit souvent qu’elle a horreur du vide ! Une lutte s’engage, et défendre cette part de vide devient une pratique spirituelle. La méditation, le yoga, jouer du Ukulélé, font partie de ces pratiques. Elles m’aident à inviter le silence dans ma vie, dans ma tête. À m’isoler du bruit extérieur, pour écouter à l’intérieur. Cette semaine, j’ai envie de donner une place d’honneur à ce silence dans mes journées. Offrir un champ vierge à mon intuition. Lui donner les moyens de se déployer.

Une belle semaine intuitive à toutes et à tous.

FA.

Je veux être rock !

Dans mon enfance, je n’ai jamais été particulièrement fan d’un chanteur ou d’une actrice au point de placarder son poster partout comme j’ai pu le voir dans la chambre de certaines de mes amies de l’époque. En devenant adulte, je m’aperçois que je trouve plaisir à admirer des personnalités qui m’inspirent et que je regarde avec envie en me disant :

« ohlala, ce que j’aimerais être comme ça » !!

Moi idéaliste qui s’emballe

Ça peut-être pour un tas de raisons. Un style vestimentaire, un tempérament affirmé, un esprit créatif,… Ces personnes font quelque chose que je ne m’autorise pas, et je prends plaisir à les observer. En psy, on appelle ça une projection, et dans ma vie, j’appelle ça une muse. Ces personnes, en grande majorité des femmes, stimulent ma créativité. Mais force est de constater qu’elles sont plus que cela. Au fil des années, elles ont fini par constituer une sorte de matière première à la construction d’un moi idéal. Un peu de la verve de Virginie Despentes, de l’humour de Florence Foresti, de l’audace d’Adèle Haenel, de la créativité d’Alicia Keys,… Des bouts de femmes que j’aurais assemblés un peu à la Frankestein et que j’ai érigées en modèle sans trop m’en apercevoir. Je pensais naïvement que cet idéal constituait un objectif positif à mon développement. Pourtant, plus je cherche à concrétiser mes rêves en tant que #auteurdemavie et plus je me rends compte combien cet idéal est un faux-ami.

Pénélope Bagieu est l’une de ces muses. Au delà de son travail de dessinatrice de BD, ce que j’aime chez elle, c’est son état d’esprit. Une nana engagée dans les valeurs de féminisme, d’humanisme et qui sait garder beaucoup d’humour dans sa façon de s’exprimer. Et même si je n’ai pas épinglé de posters d’elle nulle part chez moi, je dois reconnaître que je ne loupe pas une de ses interviews ou un Podcast dans lequel elle est invitée. Il y a quelque temps, je regarde une émission qui lui est consacrée dans laquelle je la vois parler avec beaucoup de passion de musique, et principalement de Rock. Ni une ni deux, mon « mode groupie » s’active et comme je suis en phase avec elle sur beaucoup de ses valeurs, je rajoute le Rock comme un idéal de musique à connaître. Surtout que je me rappelle les propos passionnés d’une autre de mes icônes, Virginie Despentes, sur le même sujet. Je me dis que, moi aussi, j’aimerais être Rock’n’Roll. Plus j’y réfléchis et plus je trouve que ça a de la gueule ! C’est pas pour rien que les ados tapissent leur sac à dos de groupes de Rock. Mais qu’est-ce que j’ai foutu, comment j’ai pu passer à coté de ça ?

« Moi aussi, je veux être rock ! »

Moi idéaliste convaincu et enthousiaste

Bon, il faut bien que je le reconnaisse, je ne connais rien au rock. Bien sûr, les noms de Nirvana, de Led Zeppelin et des Rolling Stones me disent vaguement quelque chose, mais je doute de n’avoir jamais écouté plus d’une ou deux de leurs chansons. Je décide de remédier à ce trou impardonnable dans ma culture personnelle. Je vais nourrir la part Rock’n’Roll en moi, et pas plus tard que maintenant ! Je file sur Spotify et je change d’ambiance, je m’abonne à plein de Playlists, je vais me faire une culture Rock, digne de ce nom. Mon idéal me porte, mon idéal m’élève. Mon idéal m’emporte vers de nouvelles contrées. Je suis attentive, à l’écoute, enthousiasmée à l’avance de m’abreuver à la coupe de ce nectar inédit. Les morceaux défilent et je me surprends agréablement à connaître quelques-uns de ces morceaux. Les Playlists s’enchaînent, la vie reprend son cours, désormais accompagnée d’une toute nouvelle bande son. Au bout de quelques jours, je suis en train de cuisiner immergée dans ma nouvelle atmosphère musicale lorsque ça me percute… Un truc m’agace, un truc m’horripile en fait, et tout à coup, je prends conscience que c’est cette musique!

« Je n’ai qu’une envie, c’est de FAIRE TAIRE mes enceintes ou bien de changer de station ! »

Moi idéaliste dérouté

Je commence à paniquer et je décide de passer la chanson en question, je me dis que tout n’est pas bon dans le rock. Dans les jours qui suivent, j’avance rapide, je tergiverse, je résiste. Malgré tous mes efforts, le verdict fini par tomber, impitoyable :

« Je n’aime pas le rock.»

Mon vrai Moi

Forcément, je suis déçue. Je ne colle plus à mon idéal. Je ne deviendrai jamais cette femme rock & cool dont j’ai rêvé. Ça avait l’air si parfait dans ma tête, Pénélope avait l’air si convaincue ! Oui, mais Breaking News: je ne suis PAS Pénélope Bagieu, je suis moi. Avoir des muses pour m’inspirer est une chose, mais vouloir m’identifier à elles en est une autre.

« Aimer le Rock, ou bien la peinture pré-raphaélite italienne, n’est ni bien ni mal. »

Vrai Moi soulagé

C’est juste l’expression d’une sensibilité personnelle. Et la mienne n’est juste pas touchée par le rock. Vouloir coller à un idéal m’a fait perdre de vu l’essentiel : moi. L’idéal n’est qu’une construction intellectuelle influencée par les regards extérieurs. Notre sensibilité personnelle réside en nous-même. Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Qu’est-ce qui me touche ? Ce sont des questions fondamentales lorsque l’on cherche à aligner sa vie avec ses valeurs. Les muses nous donnent des indices sur ce qui stimule notre créativité, mais ne peuvent pas répondre à notre place. Elles accompagnent juste notre chemin identitaire. Nous sommes les seuls à détenir les clés nous permettant de déployer notre propre potentiel. Depuis, j’ai retrouvé mes Playlists RnB, Funk, Pop, et je peux vous dire que ça, ça n’a pas de prix !! <3

« Soyez vous-même, les autres sont déjà pris »

Oscar Wilde

« Go with the flow » – B. Burchard

« Suivre le courant » ne veut pas dire se désengager de la vie et attendre de voir ce qu’il se passe. Cela signifie au contraire s’engager activement dans ce qui est, à cet instant précis, et ce que nous avons l’intuition de devoir faire. Cela veut dire nager dans le courant, et se sentir autant responsable de notre progression que la force du courant qui nous entraîne. »

« Go with the flow » does not mean you disengage from life and just see what happens. It means that you fully engage with what is here now and what you feel you are being called to do. It means dance with the flow, and as a partner in that dance you are equally in charge of that next steps. »

Brendon Burchard

Le « lâcher prise », voila une notion qui me donne du fil à retordre depuis que je suis à mon compte et que je souhaite déployer ma créativité. Je sais intellectuellement que cette notion est essentielle, mais pour une personne dans le contrôle, difficile d’appréhender ce que cela implique concrètement. Pourtant, récemment, j’ai eu la sensation d’avoir un déclic et la définition de Brendon Birchard explique parfaitement la compréhension que j’en ai aujourd’hui. Je ne comprenais pas comment me sentir forte et engagée en « suivant le courant ». Cette formule me semblait paradoxale. Je pensais que le fait de me « laisser porter » constituait forcément une attitude flemmarde et passive ! En réalité, je n’avais pas compris que le courant donne une direction et que son énergie n’est là que pour soutenir mes propres efforts. Cette découverte m’a libéré d’un grand poids, celui de devoir choisir entre, me montrer active et volontaire, ou bien de faire confiance passivement. Aujourd’hui, j’ai compris qu’à partir du moment où je saisis le sens du courant dans lequel je semble m’épanouir, je dois me servir de cet élan d’énergie pour redoubler d’efforts et ainsi en amplifier les effets de manière presque miraculeuse. Cette semaine, j’ai la sensation que mon frêle esquif, celui qui transporte mes nouveaux projets (ateliers, roman), arrive à l’embouchure de la mer et une certaine anxiété refait surface. Une fois lancée au large, saurais-je encore déceler les courants ? Serais-je en mesure de trouver la direction à suivre ? Je nous souhaite à toutes et à tous une semaine à l’écoute de ces courants. De trouver les meilleures conditions pour percevoir d’où vient le vent et comment il sert, ou non, notre progression. Être en mesure de discerner le flow qui nous porte dans la direction qui nous aide à grandir sereinement et dans la joie.

Une belle semaine en perspective !!

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