Un journal pour soi

Aujourd’hui, je voulais vous parler d’un autre rapport à l’écriture, loin du travail d’un roman, de la rédaction d’un article ou même de la création d’un poème. Je voulais vous parler d’une écriture gratuite et libre. Une écriture juste pour soi. Certains appellent cela les «pages du matin», d’autres «Journal intime», moi j’aime y penser comme à un «journal pour soi». Une forme d’écriture comme un espace accueillant, un jardin secret où il n’y a aucune attente, aucune règle ou directive à suivre. On peut y aller juste pour respirer, pour déposer le trop-plein ou bien le vide du présent. Comme un vrai jardin de terre et de plantes, il a besoin que l’on s’occupe de lui avec une certaine fréquence, pas forcément intense mais régulière. Revenir à la page, s’octroyer cette chance de l’écriture qui nettoie, l’écriture qui apaise, l’écriture qui libère. Commencer un journal pour soi ne demande aucune volonté, plutôt du lâcher prise. S’autoriser à laisser les mots se répandre sur le papier, comme eux le décident. Ce matin, c’est la frustration d’être enfermée alors qu’il fait si beau. Un autre, ce sera la joie de célébrer un moment précieux avec une personne que j’aime. À un moment, c’est l’occasion de faire le tri dans ma tête. À un autre, l’opportunité de noter une fulgurance, comme une évidence. Toujours, ce moment est hors du temps. Il permet de s’accorder la possibilité d’exister, en dehors de la vie si prenante, si stimulante, parfois si angoissante. Une pause. L’occasion d’aller à la rencontre de soi-même et de développer une relation à « soi ». Qui es-tu l’ami ? Je suis là, je t’écoute, je prends le temps de te donner la parole, je t’aime. La forme n’est pas essentielle, mais elle peut avoir son importance si je le décide. Le choix d’un carnet, le choix d’un papier, d’une encre, comme un cadeau. Ou bien la simplicité d’un cahier inachevé, laissé à l’abandon et si heureux de retrouver une utilité. C’est un monde à soi, celui que vous décidez qu’il soit. À votre disposition où que vous soyez. Parfois, juste savoir qu’il existe, qu’il est accessible, permet de retrouver un semblant de sérénité. Alors, en cette période de confinement où les émotions peuvent parfois être difficiles à accueillir, il me semblait important de rappeler cette liberté que nous avons tous à notre portée. Une liberté qui n’est pas liée aux mètres carrés, ni aux commerces de proximité. Une liberté d’écriture que l’on se donne. Depuis des années, cette pratique est ma planche de salut, le déversoir de mes joies et de mes peines. Un filet de protection qui me rattrape quels que soient les sentiments qui me traversent ou me bousculent. Un trésor qui ne prend que plus de valeur à être partagé. Alors voilà, c’est à vous. Bonne écriture !

BUJO: Reconcilier créativité et productivité

Je sais pas vous, mais pour moi, les mots PRODUCTIVITÉ et CRÉATIVITÉ ont parfois du mal à fonctionner ensemble. Cela fait partie des paradoxes de la vie : savoir suffisamment se lâcher la grappe pour accéder à ses intuitions et suivre ses inspirations, sans pour autant perdre le sens des réalités matérielles. Il nous faut créer de la valeur pour nous nourrir !
Je me rends compte que l’utilisation du Bullet Journal m’aide énormément dans cette harmonisation des polarités. En effet, je fais partie de ces personnes qui ont besoin d’un cadre, une sorte de garde-fou, qui me permet de canaliser les angoisses que je ressens à partir dans le lâcher-prise, pourtant essentiel à la création. Le BUJO me sert à créer ce cadre et je vous partage aujourd’hui un outil de suivi que je me suis créé. Il m’aide au quotidien à plus de bienveillance avec moi-même et aussi plus de fermeté lorsque c’est nécessaire.

J’ai créé cet outil autour de deux idées principales :
1/ Notre capacité de création est influencée par des éléments extérieurs (cycle saisonnier, cycle de la lune)
2/ Notre Potentiel créatif est fluctuant et passe pas diverses phases, toutes essentielles.

Dans le suivi de mon activité, j’ai donc décidé d’abandonner le suivis par mois calendaire. Cela fait des années que je suis mon activité de mois en mois et je n’ai jamais véritablement trouvé de corrélation intéressante avec ma propre productivité. En revanche, j’ai remarqué que les saisons avaient une grosse influence dans la façon dont je parviens à me motiver et à passer à l’action. Par exemple, il est de notoriété publique que l’hiver nous sommes plus enclin a l’introspection alors que l’été nous sommes plus dans une phase sociale et poussé a l’extraversion. Il en est de même pour les cycles lunaires et les livres sur le sujet sont très à la mode et ne manquent pas. J’en ai moi-même survolés certains dont je trouve les enseignements très utiles, mais j’ai toujours besoin d’expérimenter pour être convaincue. Cet outil de suivi, c’est ma tentative pour faire ma propre exploration de la façon dont je crée et je produis. Je suis donc partie du Cycle lunaire pour suivre quatre types d’énergies que j’ai identifiées comme faisant partie intégrante de mon monde de fonctionnement, à savoir :
Le flow : phase d’action plus ou moins fluide ou je parviens à créer et à me mettre dans l’action.
L’Inspiration : phase de réceptivité où je me nourris culturellement ou spirituellement (lecture, expo, ciné)
Le repos : se reposer et prendre soin de soi sans attente, fais aussi partie du processus.
Perturbations : phase de résistance et de repli. Soit je suis malade, soit j’ai le moral dans les chaussettes, soit je me plonge dans mes mécanismes de résistances qui m’empêchent de créer (You Tube addict!).

BUJO Cycle creativité productivité

LES BÉNÉFICES que j’y ai trouvé :
Flow : Je suis toujours surprise de constater que le nombre de journées globalement créatives est bien supérieur à la perception que j’en avais. Cela me conforte dans la confiance que je mets dans mes projets.
Inspiration : Ce suivis m’a permis de visualiser le temps que je m’octroyais à m’inspirer et j’ai pris conscience que si je ne m’autorisais pas seule une journée pour me nourrir intellectuellement sur mon travail, ces moments s’imposaient d’eux-mêmes. Au bout de 10 jours de créativité non-stop, j’ai tombe fatalement sur le travail d’un ou d’une artiste qui va attirer mon attention. Je m’arrête malgré moi et souvent, je culpabilise du temps que j’y ai passé. Pourtant, ce suivi m’a montré que je repars dans la création avec beaucoup plus de force et d’énergie suite a cette phase. L’idée serait donc à l’avenir de provoquer ces moments, plutôt que de les subir !
Repos : ce n’est pas un secret, nous avons besoin de repos pour accéder a notre plein potentiel. Par ailleurs, la créativité a aussi besoin de vide pour créer. Mais contrairement à l’inspiration j’ai toujours du mal à sentir quand j’ai besoin de me reposer. Ce suivi m’a permis de constater que le dimanche était souvent une journée où j’avais du mal à me lancer dans l’action. J’ai donc fait l’expérience de m’octroyer mes dimanches et le résultat sur mon début de semaine est assez phénoménal. Cela n’empêche que j’ai toujours du mal à me poser, mais le suivis permet au moins de me rendre compte du volume de repos que je m’octroie et d’anticiper un éventuel burn-out en m’obligeant à un jour de repos par semaine.
Perturbations : ce suivi m’a permis de reconnaître ces moments comme faisant partie intégrante de la vie. Qu’ils soient liés à des événements extérieurs (conflits) ou internes (moral dans les chaussettes), je me rends compte que cette phase permet d’assimiler ce qu’il se passe par ailleurs. Cela ne rend pas ces moments plus agréables, mais cela m’aide à beaucoup mieux les accepter et aussi à les monitorer. Si je vois que j’ai de plus en plus de jours de perturbations c’est aussi un signe évident que certains de mes besoins ne sont pas satisfaits!
Conclusion: Le plus grand des bénéfices de la mise en place de cet outil a été de me permettre de reconnaitre chacun de ces états comme utile et nécessaire, et de pouvoir en apprécier pleinement la valeur! Cette prise de conscience renforce la confiance dans capacité à meuner mes projets à bien.

Voilà pour aujourd’hui. J’espère que vous pourrez trouver cet outil utile et si vous vous lancez dans l’aventure, je serai très curieuse d’avoir votre propre ressenti sur cette petite expérimentation personnelle. D’ici la, je vous souhaite de merveilleux moments de création et d’organisation ! 🙂

Vive le BUJO!

BUJO: diminutif affectueux pour parler du désormais mythique « Bullet Journal ». L’une des constantes de ma vie perso/pro depuis plusieurs années.
Synonymes: défouloir, Organisation, Vision, To do, Listes, Notes, assistant personnel, idées, envies,…
Ma vision : minimaliste, Design épuré Noir & Blanc, objectif centré sur l’Organisation avant tout (zigouigoui possible, mais aucune obligation de créations artistiques inclues).

Mon BUJO et moi, ça fait 3 ans, la durée de l’amour. Et cet article vient confirmer notre engagement mutuel sur le long terme. Car entre lui et moi, c’est une affaire qui roule et qui rend curieux, presque jaloux, tout ceux qui sont témoins de notre connivence. Pourtant une relation comme la notre est simple à mettre en place et compte-ténu de ce que l’arrivée de ce carnet coloré a apporté dans ma vie, je ne peux que vous conseiller de vous y essayer, le plus rapidement possible !

Car mon BUJO et moi, on ne se quitte pas. Il connaît tous mes sacs par cœur. C’est un ami tout terrain. Il me suit dans les cafés trendy, comme dans les centres commerciaux surchauffés. Sur la plage l’été ou lors de rendez-vous professionnels. Il sait s’adapter à toutes les situations et se révèle utile dans les moments les plus inattendus ! Il est le témoin de toutes mes bonnes idées. Celles qui finiront en articles sur le Blog ou bien celles qui n’étaient finalement pas si éclairées. Il est ma mémoire. Il est mon assistant. Il est fidèle et disponible à tous moment. Bref, il est désormais irremplaçable dans ma vie.

Mais si je vous en parle aussi sur ce Blog, c’est que le BUJO a eu un rôle surprenant sur ma vie créative. Car malgré une intention centrée sur l’organisation, il m’a appris à lâcher prise, à déculpabiliser pour passer plus de temps sur l’écriture, notamment. Je note sans y penser. Et malgré moi, des textes se sont parfois crées. Ce n’était pas un objectif, mais le BUJO a cette qualité indispensable à la créativité: il est accueillant et bienveillant. Il n’est pas là pour juger. Juste servir de réceptacle à ce que vous écrivez. Tout ce que vous écrivez. Et ça, c’est libérateur. Alors tentez ! Qu’est ce que vous avez à y perdre ? Et je peux déjà vous dire que vous avez même beaucoup à y gagner !

Pour ceux qui débutent, je vous partage LA vidéo qui m’avait convaincu de créer un BUJO pour mon organisation personnelle, sachant que je suis assez fan de l’humour décalé de Solange te parle :

Have fun et à bientôt pour découvrir plus précisément la façon dont j’utilise mon BUJO pour l’écriture, l’inspiration et le déploiement personnel pour devenir #auteurdemavie !