L’art crée l’artiste – M. Blanchot

« Avant l’oeuvre, oeuvre d’art, oeuvre d’écriture, oeuvre de parole, il n’y a pas d’artiste, ni d’écrivain, ni de sujet parlant, puisque c’est la production qui produit le producteur, le faisant naître ou apparaître en le prouvant. »
Maurice Blanchot

Mon roman: fin du 1er Jet!

Il y a quelques semaines, s’est terminée l’écriture du 1er jet de mon roman et je me suis dit que c’était une étape intéressante à vous partager. Déjà, parce qu’il me semble important de célébrer cette première réalisation ! Car dans l’écriture d’un roman, l’une des plus grandes difficultés à mon sens est tout de même la durée du projet. On le sait, écrire un roman est long et ce n’est pas pour rien que Murakami à un écrit tout un livre faisant l’analogie entre écriture et marathon ! Alors si, comme moi, vous venez de terminer le premier tour de piste, il est crucial de nourrir sa motivation et son enthousiasme tout au long de la course ! Alors voilà :

La danse de la joie!

Mais peut-être, pour que vous puissiez vous réjouir avec moi de cette merveilleuse nouvelle, faudrait-il que je vous explique un peu ce que j’entends pas « 1er jet » et mes premières impressions sur cette étape. Alors le 1er jet, c’est tout simplement la première fois que l’on écrit l’intégralité de son histoire. On a le début, on a le milieu et on a la fin. On a l’ensemble de nos personnages et globalement le scénario que nous avons prévu de conter à nos lecteurs. POINT. Oui, j’écris gros, car à ce stade, ce que je trouve important de stipuler, c’est que nous ne parlons pas du tout de qualité. Ce premier jet comporte certainement des passages inutiles, manque d’autres scènes cruciales, met en avant des personnages grossiers et peut se perdre dans des arabesques linguistiques dues à l’inspiration parfois douteuse d’une nuit sans lune. Et bien la beauté du 1er jet, c’est que cela n’a aucune importance ! Ce premier jet est la pour nous donner la matière première à l’écriture de notre roman et pour ma part, l’analogie que j’aime faire à ce stade est plutôt celle d’un bloc de granit que l’on aurait extrait d’une montagne, dans l’idée d’en faire émerger une magnifique statue. Ca y est, nous avons un bloc pour sculpter notre chef d’œuvre. On a la matière et on en distingue globalement les contours. Et bien réjouissons nous, cette étape est décisive pour la suite ! D’ailleurs avec le recul, je garde à l’esprit de créer cette première version le plus rapidement possible, de manière a garder mes forces pour la suite. C’est une course d’endurance, ne l’oublions pas !

Pourtant, je dois vous avouer qu’une fois cette étape terminée, la fierté d’être parvenue au bout de mon histoire a rapidement cédé la place a un sentiment de déception. Je relisais des passages ici ou là de mon roman et je ne m’attendais pas du tout a ce que j’y découvrais. Pourquoi ? Tout simplement parce que je le comparais au résultat FINAL auquel je m’attends et, oh surprise, ce premier jet en est encore très loin ! Mais synchronicité incroyable, la lecture d’un livre de Creative Writing que je lisais pile à ce moment là m’a sauvé de la dépression. Ce livre, c’est « The Modern Library Writer’s Workshop: A Guide to the Craft of Fiction », de Stephen Koch. Oui, je suis désolée pour les non anglophones, ce livre est en anglais mais c’est un peu toute la philosophie que j’ai tiré de la lecture de son chapitre dédié aux « Révisions » dont je vous parle aujourd’hui dans cet article. Grace à cette lecture, j’ai pris pleinement conscience du fait que j’étais en train de traverser un processus et que mon rôle, en tant qu’écrivain, était de garder la foi, mon objectif final en tête sans jamais me décourager. Par ailleurs, ce livre m’a également donné des conseils judicieux sur la façon de préparer l’écriture de mon second jet. Mais ca, j’imagine que cela sera l’objet d’un prochain article ! 😉

Et vous alors ? Vous avez des anecdotes sur l’écriture de votre 1er jet ? Des conseils ? Je serais ravie d’entendre votre vision et d’ici là, je vous souhaite de bons moments d’écriture!