Atelier BUJO, lancement douceur

Depuis le temps que je vous en parle, je me lance enfin. Alors, je vais emprunter du vocabulaire de mon ancien taf, déjà parce que ça fait un clin d’œil à mes ancien.ne.s collègues (Big up, je pense à vous !), mais aussi parce que ça me fait plaisir : nous allons partager ensemble un moment particulier, presqu’intime, entre initiés, celui du « soft launch », autrement dit, le « lancement douceur ». 🙂

Pour celles et ceux qui n’ont pas pris l’option marketeux/franglais pendant leurs études, sachez que ce n’est pas grave, je vais tout vous expliquer. Alors voilà, après des semaines de tournages chez moi, face à mon iPad, à paramétrer mes petites campagnes Mailchimp, arrive enfin l’heure tant attendue de tout mettre en ligne et de tester mon Atelier Bullet Journal Gratuit avec les plus aventureux d’entre vous qui se sont déjà inscrits à ma Newsletter. Pour les petits retardataires qui adorent tester les nouveautés en avant-première, il n’est évidemment pas trop tard. Je vous encourage à aller sur la Page Atelier sur laquelle vous trouverez toutes les infos nécessaires pour vous inscrire.

« Soft Launch » cela veut dire que, volontairement, je ne fais pas (encore) une communication massive sur l’atelier pour me donner le temps d’échanger avec celles et ceux d’entre vous qui le souhaitent, afin de peaufiner cet atelier. N’hésitez pas à me contacter ateliers@auteurdemavie.com si vous rencontrez des difficultés à n’importe laquelle des étapes depuis votre inscription à la Newsletter. Cette phase est faite pour trouver des solutions à tous les potentiels problèmes que vous pourriez rencontrer. En parallèle, sachez que j’ai également préparé une Page FAQ (les questions les plus fréquentes) afin d’anticiper quelques-unes de vos questions.

« Soft Launch » cela veut également dire que j’attends de vous que vous soyez doux avec moi. 😉
J’ai prévu un petit sondage, qui arrivera dans votre boite mail en toute fin d’atelier, pour vous demander votre opinion sur votre expérience. Tout retour de votre part est précieux pour moi, afin de pouvoir améliorer le contenu de futurs ateliers, et je remercie par avance, toutes celles et tout ceux, qui prendront le temps de répondre à mes questions. Je tenais néanmoins à vous rappeler la consigne de bienveillance, qui s’applique dans tout processus de feedback. Un retour constructif commence toujours par ce que vous avez aimé, puis dans un deuxième temps seulement, s’attache à ce qui, selon vous, pourraient être améliorés. Il ne s’agit pas ici de vous dissuader de vos retours critiques, car je sais combien ils sont précieux, mais en réalité, ils le sont tout autant que vos encouragements. C’est la base de la pédagogie blanche qui prend le contre-pied de la pédagogie noire qu’ont subit nos grand-parents, et même nos parents, et dont nous payons encore le prix aujourd’hui en terme de manque de confiance et d’estime de soi. Soyons doux les uns avec les autres, les messages passent tout aussi bien lorsqu’ils sont dits en prenant soin de l’autre. <3

Enfin, « Soft Launch » ça veut aussi dire que j’ai envie de vous choyer. Vous êtes mes premiers participants, mes cobayes, et je vous prépare un petit cadeau dans la première Newsletter que je devrais vous envoyer dans la semaine. J’y rassemble les petits trésors que j’ai pris le temps de ramasser sur le bord de mon chemin ces derniers mois, pour m’inspirer et pour vous partager. J’espère qu’ils vous plairont autant qu’à moi.

En attendant, je vous partage la chanson que j’ai choisie pour accompagner ce petit moment d’éternité.

A très vite,

FA.

Le mot du WE : PHOTOGRAPHIE

Je suis sensible à l’image. J’ai une mémoire visuelle. J’adore partir en quête de beauté, que ce soit dans les lieux, les choses, chez les gens, mon œil s’accroche à je ne sais quelle aspérité qui rend ce que je vois beau et unique à mes yeux. Cette beauté donne un sens profond à tout ce qui m’entoure, j’ai la sensation qu’elle me permet de me connecter à la vie même. J’ai besoin d’elle, je n’en suis jamais rassasiée, et je n’ai de cesse de trouver de nouveaux moyens pour profiter de sa compagnie. La photographie fait partie des moyens que j’ai trouvé pour tisser un lien particulier avec cette beauté que je perçois. Une approche qui amplifie mon regard sur le monde et permet à cette beauté de pleinement se déployer.

Il y a plus de dix ans maintenant, ma vie entière s’effondrait. Je portais encore le deuil du décès de mon père, la tristesse d’une rupture douloureuse et le désarroi de la maladie de ma mère. Mais dans cette période de destruction, j’étais paradoxalement invitée à reconstruire. Me trouver un nouvel endroit pour vivre. Racheter des meubles pour m’installer. À l’époque, ma mère était obsédée par l’idée de m’offrir une télévision. Elle mettait autant d’ardeur à me convaincre que si ma vie en dépendait. Dans sa proposition, bien sûr, j’entendais son besoin de jouer son rôle de parent nourricier et la télévision n’était qu’un prétexte. En réalité, derrière cette offre tentante, je percevais un cadeau empoisonné. Car la télévision a un pouvoir hypnotique sur moi, qui peut paraître réconfortant à court terme, car grâce à elle, j’oublie tout, mes soucis, ma tristesse, mais j’oublie aussi mes envies, mes besoins et tout ce qui me relie à la vie. Et je suis persuadée que c’est dans les moments les plus difficiles de notre existence que nous avons le plus besoin de rester en lien avec la vie ! M’est alors venue cette intuition étrange, celle de troquer une télé contre un appareil photo. Ouvrir mes yeux, plutôt que de les fermer. M’attacher à ce qu’il reste de beau, malgré l’obscurité des jours sombres. Car la beauté ne cesse jamais d’exister et j’ai senti que la photographie pouvait constituer une alliée précieuse dans cette période difficile. Ma mère a accepté l’échange, je me suis retrouvée avec un appareil photo reflex.

« Le premier de la classe ignore le plaisir du cancre à regarder par la fenêtre. »

Robert Doisneau

Avec le recul de ces dernières années, j’ai le sentiment de ne pas être allée au bout de cette intuition et je suis restée une grande débutante en photo. A jouer les « premières de la classe » dont parle Doisneau, je me suis laissée rattraper par les contraintes du quotidien et je me suis coupée de cette source de joie que représente le simple fait de regarder autour de soi pour en apprécier la beauté. Plus les vacances approchent et plus il me parait essentiel pour moi de prendre le temps de me remettre à la photographie. Je piaffe d’impatience de devenir une touriste du quotidien, et je me délecte à l’avance en faisant quelques préparatifs qui, peut-être, pourront aussi vous intéresser. Je vous partage donc les quelques ressources du moment qui nourrissent mon futur projet :

LIVRE « Photographier au quotidien » d’Anne-Laure Jacquart

Anne-Laure Jacquart a écrit de nombreux livres sur la photographie et je ne les ai pas tous lus mais j’en ai plusieurs chez moi, et je trouve son approche à la fois simple, inspirante, décomplexée. Elle fait partie de ces photographes qui savent rendre la photo accessible, qui savent transmettre leur passion et je trouve son approche très pédagogique. Cet ouvrage me semble être le plus indiqué pour repartir aux bases, reprendre ses marques, et ouvrir grand le champ de ma créativité !

YOU TUBE – Chaine de Pierre T. Lambert

Je viens de découvrir la chaîne de Pierre, et j’y trouve énormément d’inspiration. Une approche créative et dynamique, mais ce qui me plaît particulièrement chez ce photographe, c’est son état d’esprit. Il déploie une grande curiosité, teste en permanence de nouvelles choses, n’héiste pas à remettre en cause sa pratique. Il semble entièrement engagé dans le désir d’apprendre et de s’améliorer en permanence. Pierre vit à l’étranger, il publie des vidéos en français et en anglais, et les deux types de contenus sont assez complémentaires.
En français, j’ai bien apprécié les vidéos conseils, telle que celle-ci, sur la photo de rue et la photo de voyage (vacances, vacances !):

En anglais, je raffole des challenges que Pierre organise avec d’autres photographes, pour faire un maximum de photos (portrait, photos de rue, etc…) dans un temps imparti. Cela pousse à lâcher la perfection et à se concentrer sur sa créativité, dans un cadre ludique et stimulant.

« Il n’y a pas d’instant décisif. C’est à vous de l’inventer. »

Robert Franck

Et si nous étions des touristes, le temps du WE ?

La liberté de créer

« Quel que soit son domaine de création, le véritable esprit créatif n’est rien d’autre que ça : une créature humaine née anormalement, inhumainement sensible. Pour lui, un effleurement est un choc, un son est un bruit, une infortune est une tragédie, une joie devient extase, l’ami un amoureux, l’amoureux est un dieu, et l’erreur est la fin de tout. Ajoutez à cet organisme si cruellement délicat l’impérieuse nécessité de créer, créer, et encore créer – au point que sans la possibilité de créer de la musique, de la poésie, des livres, des édifices, ou n’importe quoi d’autre qui ait du sens, il n’a plus de raison d’être. Il doit créer, il doit se vider de sa créativité. Par on ne sait quelle étrange urgence intérieure, inconnue, il n’est pas vraiment vivant à moins qu’il ne soit en train de créer. »

Pearl S. Buck

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été cette personne ultra-sensible qui ressent les choses avec une telle force, qu’elle doit, en permanence, trouver des moyens pour se protéger de la violence qui l’entoure. C’est la raison pour laquelle je ne suis plus l’actualité dans les média, que je regarde de moins en moins de Série TV, et que je reste éloignée des grosses productions cinématographiques. Tous ces endroits où la surenchère d’émotions est de mise, car je n’arrive tout simplement pas à supporter un tel niveau de sollicitations.

Pendant longtemps, j’ai donc considéré cette ultra-sensibilité comme un défaut, surtout qu’autour de moi, on ne prenait pas trop au sérieux mes réactions. J’avais besoin de m’endurcir, de prendre les choses moins à cœur. Comme si c’était un choix, comme si j’avais décidé tout ça. Alors, j’ai appris à cacher ce que je ressentais, à défaut de pouvoir m’empêcher de ressentir tout court. J’ai appris à éviter les situations qui me faisaient trop mal. Mais au fond de moi, je me sentais anormale, handicapée, vulnérable. Et ma sensibilité n’a fait que grandir, à l’intérieur, prisonnière de moi-même.

« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité à grimper aux arbres, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide. »

Albert Einstein

Et puis je me suis remise à écrire. Et puis j’ai eu envie de me reconnecter à ma créativité, et toute ma perception de la sensibilité a changé. Car être écrivain, photographe, peintre, artiste, c’est donner un sens à toutes ces émotions. C’est apprendre à s’apprivoiser soi-même, et donner enfin la parole à ce que l’on ressent. J’ai compris qu’un poisson n’est vraiment vivant que lorsqu’il retrouve l’eau. Et j’ai surtout compris combien il était dommageable de me reprocher de ne pas savoir grimper aux arbres. Nous avons chacun nos caractéristiques. Des environnements dans lesquels nous nous sentons plus ou moins à l’aise. Trouver son monde, c’est se donner les moyens de déployer ses talents, et l’opportunité de s’épanouir pleinement.

Pourtant, tout n’est pas si simple. Car, même si, par le biais de la créativité, un nouveau monde s’est ouvert à moi, c’est un environnement nouveau, dont je ne connais pas les codes, et je ne peux m’empêcher de m’y sentir (aussi) étrangère. J’ai passé tellement d’années à me persuader que je devais savoir grimper aux arbres qu’une fois dans l’eau, je reste sur mes gardes. Que ce soit par le biais de l’écriture de mon roman, de celle de mes textes, de la photographie, je n’ose pas aller trop loin. Je fais quelques brasses, et je ne peux m’empêcher de me retourner en permanence vers la rive, soucieuse de ne pas trop m’éloigner de ce que je connais si bien. Je me sens un peu comme ces enfants loup, élevés par les animaux, et incapables de se ré-insérer dans un monde civilisé. Sauf que pour ma part, c’est un peu l’inverse qu’il se passe. Car ce que je pressens, c’est que la créativité me pousse à retrouver ma nature sauvage. Une nature que l’on a mis tant d’efforts à dompter, par mon éducation, mais aussi par mon propre acharnement à correspondre à un monde qui n’était pas le mien.

À ce stade, il reste compliqué pour moi de me sentir vraiment libre de créer, alors que j’en ressens indiscutablement les bienfaits. Finalement, ce que j’ai découvert, ce n’est peut-être pas un nouveau monde, mais un nouveau chemin. Mon univers, reste à inventer. Avec mes caractéristiques de poisson, et mon expérience dans les arbres. L’histoire d’un poisson qui s’était pris pour un singe, et qui cherche encore dans quel habitat il pourra véritablement s’installer, pour vivre pleinement sa vie.

Et vous, vous sentez-vous libre de créer ? Êtes-vous dans un environnement qui vous y encourage ?