La curiosité – D. Pennac

«  Je suis né par curiosité. Y a t-il une meilleure raison de naitre ? »

Danniel Pennac

Regarder autour de soi, vraiment. C’est le secret ultime pour découvrir la beauté dans les endroits les plus inattendus. Quand je pense à tous ces moments où je me sens motivée, dans le flow, prête à déplacer des montagnes, je me rends compte que c’est la curiosité, de créer, de découvrir, d’apprendre, qui est toujours à l’origine de mon enthousiasme. Quand je peine, je doute, je tergiverse et je me pose trop de questions qui m’empêchent d’avancer, je constate que la curiosité est l’un des meilleurs leviers pour sortir de l’ornière dans laquelle je m’enlise. Car la curiosité ouvre. Elle ouvre les yeux, l’esprit, le cœur. Cultiver la curiosité, c’est s’assurer de ne jamais s’ennuyer et de n’être jamais à court de carburant, d’être émerveillé, et inspiré. En ce début de semaine, je nous souhaite donc, à toutes et à tous, une curiosité insatiable, qui booste nos envies et ouvre nos appétits !

L’empathie en milieu professionnel

Je suis restée presque vingt ans dans une entreprise de jeux vidéos sans être une véritable joueuse, et mes collègues savaient pertinemment qu’en dehors du travail, les jeux vidéos ne faisaient pas partie de mes loisirs. Pourtant, j’ai pris énormément de plaisir à mon travail et ma contribution a toujours été bien appréciée. Au cours de mon parcours, j’ai souvent surpris mes interlocuteurs, car sans forcément avoir d’expérience personnelle sur un sujet, je parvenais malgré tout à une compréhension des attentes humaines, qui m’assurait d’apporter une contribution pertinente. Ce regard différent, et complémentaire, je le dois à l’une de mes plus grandes qualités, qui est également l’une de mes plus grandes difficultés : l’empathie.

Que cela soit au cours de mes études ou durant mon parcours professionnel, il me suffisait de m’entourer de personnes passionnées pour me sentir connectée à leurs préoccupations. L’empathie fournit une sorte de clé d’entrée universelle avec ce que ressentent les personnes qui m’entourent. Cela fonctionne un peu comme si j’étais en mesure de me connecter aux émotions des autres. C’est à la fois fascinant et grisant. A la sortie de « Vice Versa » j’ai été bluffée par la représentation amusante qu’a fait Pixar du fonctionnement des émotions. Une vision qui colle bien avec le ressenti que j’en ai, au travers de l’empathie.

Mais vous le savez peut-être, d’un point de vue psychologique, on ne peut pas choisir entre les « bonnes » et les « mauvaises » émotions. On ressent tout, ou bien, on ne ressent rien. L’empathie, vous l’avez compris, c’est le cas où l’on ressent TOUT. Pour un Manager, avoir quelqu’un d’empathique dans son équipe n’est pas toujours confortable. Car si cette personne relaie parfaitement les énergies positives d’une équipe lorsque tout va bien, elle peut aussi devenir le porte-parole des énergies plus sombres lorsque la situation se complique. De mon point de vue, la meilleure façon d’appréhender cette situation, en tant que Manager, est de voir ce type de profil comme des canaris. Ces oiseaux ultra-sensibles, étaient utilisés par les mineurs pour prévenir du danger, et anticiper les « coups de grisou ». Je pense que, de la même façon, l’empathie peut être utilisée comme un signal d’alarme, qui va permettre de voir venir les problèmes humains avant qu’ils n’éclatent vraiment. Pour la personne empathique elle-même ? C’est un enfer. Je me suis retrouvée dans des situations où je ressentais fortement la frustration des personnes engagées dans un projet, et je me suis vite sentie submergée par leurs émotions. Dans ces conditions, il n’a jamais été simple pour moi, de trouver les mots pour prévenir du problème, sans passer pour une chieuse. Car parler d’émotions dans le travail reste compliqué, et se faire le porte-parole des émotions des autres, semblent tout bonnement impensable.

Mais alors, que faire de cette empathie « signal d’alarme », si peu récompensée pour sa pertinence, en tant que salarié ? Ma solution a été d’aller l’offrir à ceux qui y voyaient de la valeur. Et c’est en me formant au métier de Coaching professionnel, que j’ai pu véritablement valoriser toutes les facettes de cette empathie. Car il se trouve qu’en Coaching, ce que viennent chercher les clients, c’est justement cette vision sans complaisance, et cette capacité à dénicher les angles morts. Et c’est là, que j’ai compris ce qui bloquait le plus souvent dans le milieu de l’entreprise. Cette différence de perception vient des attentes de l’interlocuteur. Le Manager en entreprise attends de vous que vous fassiez votre travail, et pas vous attiriez son attention sur un potentiel problème, surtout lorsqu’il ne vous a rien demandé ! La personne en demande de coaching est déjà en recherche de solutions, et elle sera donc plus en mesure d’apprécier toute information susceptible de la mettre sur une piste. Heureusement, il m’est tout de même arrivée de rencontrer des Managers enclins a écouter leurs collaborateurs, et sensibles à la dimension psychologique que comporte forcément le travail en équipe. Mais d’expérience, ce type de compréhension est rare, et malheureusement peu encouragé. Il reste donc encore un gros travail de sensibilisation à faire, sur les mérites de l’empathie, et sur la gestion des émotions au travail. J’espère que cet article, par sa simple existence, pourra y apporter son humble contribution.

Un trésor de famille – Episode 8

Pour ceux qui auraient loupé le début de l’histoire.

Cela fait maintenant plusieurs heures qu’Hector et Mégane se sont enfoncés dans la forêt à la recherche de la fiancée d’Hector. Mégane commence à trouver le temps long.
– Tu es certain de savoir où elle est ?
– Oui, les esprits n’aiment pas changer de lieu, lorsqu’ils trouvent un endroit où ils se sentent bien, ils y restent, souvent pour l’éternité. Ah, je sens une odeur de murier, nous approchons.
Mégane renifle l’air, mais ne perçoit rien, et elle commence à se demander si elle a bien fait de suivre Hector dans cet univers inconnu. Est-ce que toute cette marche pourrait être une diversion, pour la détourner de sa mission ? Ou peut-être est-ce un piège ? Peut-être Hector est-il un double agent à la botte d’Archie et d’Adrien ? Oui, ça serait tout à fait possible… Mégane ralentit le pas, rattrapée par des pensées de plus en plus perturbantes. Quand soudainement, un aboiement puissant se fait entendre à quelques mètres d’eux. Mégane bondit en arrière et se réfugie derrière un arbre, le cœur à 1000 à l’heure. Contre toute attente, Hector se précipite dans la direction du molosse avec des miaulements stridents. Mégane est tétanisée. Elle attend, le souffle court, et se maudit d’avoir écouté son cœur trop enclin à croire l’histoire attendrissante que lui a servit Hector. Elle agrippe l’écorce du tronc qui lui sert de refuge pour se donner du courage et guette les bruits d’une bataille… qui ne vient pas. En réalité, la forêt est subitement très calme et un grand silence envahit l’espace. Les secondes paraissent des minutes, les minutes des heures… Que se passe t-il ? Mégane ose jeter un œil sur le chemin, et ce n’est qu’au bout d’un temps insondable qu’elle entend une voix qui l’appelle.

– Mégane ? Tu peux venir, il n’y a aucun danger. Nous avons retrouvé Athéna !
Mégane reste soupçonneuse, elle regarde maintenant dans la direction de la voix d’Hector et attend de le voir apparaître pour bouger. Quelqu’un d’autre pourrait avoir usurpé sa voix pour la tromper ? Mégane se ressaisit, elle est en plein délire parano ! Qui aurait cru qu’il soit aussi stressant d’être mort. De quoi elle a peur en fin de compte ? Quelque peu rassurée par cette idée, Mégane ose un pas hors de sa cachette, lorsque Hector réapparaît à quelques pas d’elle, accompagné par l’un des plus gros chiens que Mégane aie jamais rencontré.
– Mégane, on l’a retrouvé ! Je te présente Athéna, ma fiancée. Athéna, voici Mégane, la petite fille d’Abigaïl.
– Euh… Tu… Athéna…
– N’aie pas peur Mégane, Je sais que je peux paraitre impressionnante… J’imagine que tu ne t’attendais pas à trouver un Rottweiler.
– Euh, un quoi ?
– C’est la race de chien dans laquelle ce vieux fou d’Adrien m’a transformé, lorsque j’ai refusé qu’il utilise la plume pour ses activités démoniaques. Et pour s’assurer de nous séparer, il a transformé Hector en chat… Mais j’imagine qu’il t’a raconté ?
– Mais ça n’a pas marché. Athéna et moi, nous aimons au-delà de tout. Même si je dois avouer que j’ai mis un peu de temps à m’y habituer. Les chiens, les chats, au début, j’ai cru que c’était dans mes gènes, et que je ne pourrais jamais dépasser mes réactions instinctives à chaque fois que je la voyais. Et puis, je suis parvenu à dépasser ces a priori pour me reconnecter à la force de notre amour. Vivre ensemble, c’est tout ce qui compte, mais pour cela, il nous faut partir du monde des esprits.
– Ça alors, Hector, tu me surprends. Je n’aurais jamais imaginé…
– Que je sois un humain, comme toi, transformé en chat ? Comment l’aurais-tu deviné ?
– Mais que faisais-tu chez Grand-mère ?
– La bonne nouvelle en étant transformé en chat, c’est que j’ai pu faire des aller-retour entre le pays des esprits et celui des vivants pour trouver une solution. Mon enquête a fini par me mener à ta Grand-mère, et puis à toi. Mégane, si ce que j’ai découvert est exact, tu es la seule à pouvoir nous délivrer de l’influence néfaste des jumeaux. Nous, et pas mal d’autres esprits retenus prisonniers ici.
– À ce propos, ne perdons pas plus de temps. Cette petite a besoin de récupérer la Plume au plus vite. À l’heure qu’il est, il est certain qu’Adrien est déjà au courant de votre arrivée, mais le moins de temps nous lui laissons pour se préparer, le plus nous aurons de chance de réussir !
– Athéna a raison. Mettons-nous en route, je te raconterai ce que je sais sur le chemin…

A la semaine prochaine !