Apprivoiser son critique interne – Le perfectionniste

Je ne vous apprends rien, lorsque l’on veut créer et entreprendre, que ce soit dans un cadre artistique ou dans la vie de tous les jours, nous faisons immanquablement face à des résistances et, pour ma part, le critique interne constitue l’une des résistances les plus présentes. J’ai pris le temps de me renseigner sur le sujet, pour m’apercevoir qu’il n’y avait pas une, mais sept sortes de critiques internes qui se relayaient à tour de rôle pour nous mettre des bâtons dans les roues. Je vous mets le lien vers l’étude que j’ai trouvé ICI (site US).

Cette découverte m’a ouvert les yeux sur l’étendue du problème et j’ai décidé de m’intéresser à chacune de ces facettes. Car il faut se rendre à l’évidence, ces critiques internes feront toujours partie de l’aventure de notre vie. Alors comment continuer d’avancer dans les meilleures conditions possibles ? Comment transformer toutes ces frustrations en un chemin de développement ? J’ai sorti mon Journal d’Exploration pour me ré-approprier cette relation à moi-même. Je vous partage le processus de cette expérimentation, en commençant par la rencontre du premier profil de critique.

PROFIL 1 - Le Perfectionniste

- Tout doit être PARFAIT
- Exigence maximum
- Rien n’est jamais terminé
- Rien n’est suffisamment représentatif de ce que l’on veut faire
- Encourage à se conformer
- Peur du rejet et du jugement d’autrui
- Miroir d’attente d’un parent

Je crois que nous sommes nombreux à être très sensibles à cette voix là. D’ailleurs, j’ai le sentiment de vous en parler régulièrement, car c’est l’un de mes critiques les plus actifs. Et bien OK, faisons connaissance :
Comment tu t’appelles ?
Gontran, je suis aristocrate. Je vis dans l’élite et je ne vis qu’entre élites.
Qu’est-ce que tu me veux ?
T’aider à être meilleure. À t’élever vers les cimes ! Je ne me satisfais de rien de moins que l’excellence. Nous avons un certain standard à défendre ensemble. Par ailleurs, je te protège aussi de la souffrance de l’échec et de l’humiliation d’une piètre performance. Avec moi, tu seras une star ou rien.
Donne-moi un exemple de ta dernière intervention :
Ton Atelier BUJO n’est pas représentatif de ce que tu veux déployer sur ce Blog en terme de développement personnel. À ta place, je le retirerai. Par ailleurs, j’ai crois que beaucoup de tes articles sont un peu « hors-sujet ». La aussi, je ferai du ménage pour ne parler que de ce qui est vraiment important.

Idéalement, je vais prendre le temps de discuter plus longtemps avec Gontran sous la forme d’un dialogue que j’écris à la main dans mon Journal et qu’il serait trop long (et parfois très personnel) de vous partager ici. L’idée, c’est de laisser à Gontran la place de s’exprimer. Ne pas le censurer, juste l’écouter. Voir ces pensées, très dures, qui nous habitent malgré nous est perturbant. Mais c’est aussi très libérateur, car on peut enfin les mettre à l’extérieur et les observer avec plus de clarté pour y répondre.

MERCI Gontran
L’ étape suivante consiste à reconnaître que ces mécanismes internes existent pour une bonne raison. Nous ne pouvons pas continuer de vivre en pensant que nous sommes notre propre ennemi. Partir du principe que tout cela part d’une bonne intention et je reconnais alors qu’il y a du bon dans ce que Gontran tente de m’apporter à sa manière un peu brusque.
Je le remercie :
– Pour vouloir le meilleur pour moi
– Pour me challenger en pointant les choses que je peux améliorer
– Pour me valoriser en espérant de moi l’excellence
– Pour souhaiter que tout le monde m’aime
– Pour me protéger du rejet et du jugement extérieur

COMMENT DEVENIR AMIS ?
Pour que nous soyons amis, c’est maintenant à moi de m’exprimer sur mes besoins afin que notre relation soit plus équilibrée. Dans une relation saine, chacun est en mesure d’entendre et de respecter les besoins de l’autre. Voilà les miens :
– De faire preuve de plus de souplesse et de bienveillance à mon égard
– De voir les imperfections comme un chemin d’apprentissage
– D’envisager l’échec comme une étape et non une finalité dans le processus créatif
– De ne pas donner autant d’importance aux jugements extérieurs
– De valoriser mes intuitions
– De me faire plus confiance

DROIT DE RÉPONSE
Par rapport à la remarque de Gontran sur mon Atelier et le contenu de mon Blog, j’ai décidé de donner la parole à la meilleure part de moi-même, celle qui croit en moi et me soutient en toute circonstance :
Cet Atelier BUJO est représentatif de là où j’en suis aujourd’hui dans mon parcours pour déployer une offre d’ateliers en développement personnel. La création de cet Atelier m’a beaucoup appris et les retours que je reçois alimentent mon processus créatif. Il constitue une première étape dans la concrétisation de mes projets et j’en suis fière. Idem pour les articles de mon Blog. Chaque nouvelle parution constitue un pas dans la réalisation de mes projets. Sois patient, les choses se mettent en place.

Tout cela vous paraîtra peut-être un peu fou, mais ce processus d’écriture est très agréable et très doux. Une méthode d’auto-coaching efficace pour peu que l’on s’autorise ce temps d’introspection. La vie d’un entrepreneur est pavée de frustrations et prendre le temps de les clarifier, de les déposer sur le papier, de les faire exister autrement que dans ma tête, me libère l’esprit et fait descendre mon niveau de stress.

Et vous ? Quel type de critique est le plus actif chez vous? Le perfectionniste en fait-il partie ? Quel nom lui donneriez-vous ?

A bientôt pour la suite des profils !

Mes 10 plaisirs coupables

Aujourd’hui je voulais vous parler de l’inspiration et des sources parfois improbables qu’elle peut aller chercher. En effet, dans la découverte de mon propre processus créatif, j’ai pris conscience qu’en matière d’inspiration, comme en amour, on ne choisit pas ses coups de cœur. Parfois ce sont des attirances que l’on approuve intellectuellement et parfois ce sont des obsessions que l’on préfèrerait garder pour soi, voire mettre sous le tapis. Mais j’ai fait l’expérience que la Créativité détestait ça, que j’ai honte de certaines des choses qu’elle a choisit pour moi. C’est un peu comme si je lui faisais remballer un cadeau qu’elle aurait voulu me faire. Ça la vexe et ce n’est pas dans mon intérêt que nous soyons brouillés. Alors j’ai décidé de faire la Paix avec elle et d’assumer au grand jour, ces petits plaisirs coupables qui nourrissent malgré moi mon imagination et m’ouvrent des portes inattendues.

Quand on y regarde de plus prêt, il apparait que la plupart de ces « plaisirs honteux » sortent tout droit de l’univers de l’enfance ou de l’adolescence et ce n’est pas un hasard. Car c’est bien notre enfant intérieur qui est au commande lorsque l’on souhaite laisser parler notre « moi artistique ». Et vouloir lui enlever ses jouets est le meilleur moyen pour le voir bouder et faire la grève créative. Vous vous souvenez de votre determination lorsque l’on essayait de vous forcer à manger les épinards quand vous aviez 6 ans ? La même ! Alors si, comme moi, vous voilez voir avancer vos projets créatifs, il est grand temps de vous réconcilier avec ces souvenirs, finalement plutot savoureux, de votre enfance. Alors allez-y, me laissez pas toute seule, balancez moi vos addictions ! Certain.e.s., peut-être, vous jugeront, ce ne sera pas moi ! ;P

Je suis douée en sport !

Vous le savez, je porte une attention particulière aux histoires, et en ce moment, je m’intéresse de plus près à celles que je véhicule sur moi. Il y a les histoires qui me rassurent, celles qui m’encouragent, mais aussi, parfois, des histoires obsolètes que je continue de colporter à mes dépens. Cet article, j’étais à deux doigts de l’intituler « Je suis nulle en sport », car tel est le scénario qui se joue dans ma tête depuis le collège. Pourtant, quand je prends un peu de recul, je constate que j’apprécie de me bouger, que j’ai plutôt une bonne endurance et une tonicité naturelle, qui, si je les utilisais à leur juste mesure, pourraient me permettre de déployer une pratique sportive épanouissante. Pourtant, sous couvert d’une auto dérision à laquelle je me suis habituée, je m’aperçois que je participe activement à faire perdurer, malgré moi, des pensées limitantes. Et le trait d’humour passé, je me rends compte qu’il reste toujours quelque chose de ces mots, exprimés sans vraiment les penser.

« Que vous pensiez être capable ou ne pas être capable, dans les deux cas, vous avez raison »

Henry Ford

Depuis quelques années maintenant, je fais du Yoga de manière régulière et cette pratique m’a fait énormément progresser dans la conscience de mon corps et de ses capacités. Je me suis notamment pas mal améliorée en matière de souplesse , mais il reste, malgré moi, un sujet sur lequel je n’évolue pas, c’est celui de la force physique. Et le plus étonnant, c’est qu’à chaque fois que je pourrais avoir l’occasion de la développer, mon mental abdique souvent bien avant que mon corps ait montré ses limites. Mon mental me renvoie ce message qui me semble de plus en plus aberrant :

«  tu es faible physiquement, et surtout, tu n’es pas capable de développer de la force »

D’où me vient cette idée? Et surtout, pourquoi continuer de l’entretenir alors que, manifestement, elle m’empêche d’aller de l’avant et de déployer un potentiel qui reste inexploité ?

Nous parlions ce WE avec une amie, de l’importance du mental dans la pratique sportive, et elle me relatait un épisode de Kohlanta qui l’avait particulièrement marqué. Si vous êtes un adepte de l’émission, l’épreuve des « poteaux » ne vous est pas inconnue. Elle consiste à rester sur un promontoire dont on enlève progressivement de la place pour s’y tenir debout. Cet exercice est beaucoup plus physique qu’il n’en a l’air, car il demande une grande maîtrise de son corps pour gérer son équilibre, mais il est avant tout un exercice mental.

Ne pas laisser son esprit entamer sa confiance, ne pas l’écouter lorsque les messages qu’il relaie sont contraires à nos projets, c’est un exercice à part entière. Pour ma part, la pratique du Yoga et de la méditation ont constitué des alliés précieux sur ce chemin difficile, car ils me permettent justement de prendre le recul nécessaire à une meilleure conscience de cette annexion du corps par le Mental. C’est le point de départ essentiel pour tenter une ré-écriture de ce scénario qui m’empêche d’accéder à mon potentiel. Aujourd’hui, j’ai envie de vivre une nouvelle histoire. Une histoire dans laquelle je pourrais profiter de mes capacités naturelles, mais aussi dans laquelle j’aurais plaisir à les développer pour m’épanouir pleinement. Une histoire qui dirait :

« Je suis douée en sport. J’ai une capacité à apprendre et à apprécier mes progrès, quel que soit le niveau auquel je me trouve. »

Cette épreuve des poteaux, j’ai le sentiment de l’avoir déjà vécu, plusieurs fois, à ma manière. Et certainement que vous aussi? Ce sont ces défis récurrents qui interviennent à chaque fois que je me confronte à mes propres limites. Mais dorénavant, j’ai une alternative à mes vieux schémas, un nouveau scénario auquel me raccrocher quand le doute reviendra frapper à ma porte mentale. Je crois qu’il s’agit de lâcher la volonté, trop facilement ébranlée par les pensées limitantes, et de la remplacer par une confiance que je vais devoir nourrir, au jour le jour. M’ancrer dans mon nouveau scénario jusqu’à ce qu’il remplace l’ancien. Le travailler comme un muscle à part entière.

Et vous ? Quels sont les histoires que vous vous racontez et qui vous limitent? Vous sentez-vous prêt.e pour la prochaine épreuve des poteaux? 😉