En transit

19h08, décollage de Santa Fe. Il est 02h08 à Londres. 11h08 a Sydney.
Me voila perdue dans une faille spacio-temporelle où la réalité du 23 Septembre 2019 m’apparait toute relative. Je me sens égarée parmi les nuages. Sommes nous le matin? L’après-midi? Le soir?
– « Ça dépend » me répondrait Le Petit Prince
– Ça dépend de quoi?
– De la Terre bien sur!
– Mais la Terre n’a rien à voir avec le temps! Lui répondrais-je,
– Bien sur que si! dirait-il en riant,
– C’est la Terre qui décide si tu dois te lever ou te coucher.
– Mais c’est le soleil qui se lève le matin et se couche le soir. C’est donc lui qui dirige nos vies.
– Pas si tu vis sur Terre. A Santa Fe, le matin débute plus tôt qu’à Dallas alors que le soleil vit sa vie sans se préoccuper de nos questions d’horaires!
– Admettons. Mais alors, puisque nous sommes dans un avion, dans les airs, qui décide?
– Personne. Cette réalité n’existe pas vraiment. La réalité reprendra ses droits lorsque tu redescendras sur Terre. Dans notre situation actuelle: à Dallas.
– Qu’est ce que c’est que cette histoire. J’existe! Je suis la, je te parle sur la surface de mon ordinateur. Je n’ai pas besoin de la Terre pour exister!
– Pas dans l’espace effectivement, mais dans la réalité temporelle, c’est autre chose. Le temps et la Terre sont indissociables.
– Tu veux dire que si je ne me pose jamais plus sur Terre, je peux me passer du temps et, qui sait, vivre indéfiniment?
– Peut-être. Je ne connais personne qui ait tenté l’expérience…

S’essayer aux « Short Stories »

Ceux qui ont suivis mon Blog cet été ont découvert des petits textes que j’ai commencé a poster a partir de la mi-Aout. En fait je cherchais d’autres moyens de stimuler un peu ma créativité en terme d’écriture. Je continue bien évidemment les concours de Nouvelles dont je vous avais parlé ici et , a raison d’un par mois pour le moment. Mais je voulais m’essayer a un autre format et l’idée de créer une petite histoire par jour m’est venue juste avant de partir en vacances. Et le plus étonnant c’est que j’ai rapidement pris l’habitude d’intégrer cette nouvelle activité dans mon emploi du temps sans faire d’efforts. Plutôt encourageant et je prends cela comme une preuve que ce type de création me convient bien.

LES BENEFICES DU FORMAT « SHORT STORIES »

1/ Nécessite peu de temps
En fait, des que j’avais un peu de temps devant moi je prenais mon ordi ou un carnet et je commençais a écrire mon histoire du jour. En gros en un quart d’heure je pense que j’avais une première version et cela pouvait tout a fait se construire en grappillant quelques minutes par ci ou par la.
2/ Me connecte au moment présent
J’ai adoré me laisser inspirer par un moment, une personne, une anecdote de ma journée, comme un prétexte pour écrire quelque chose. Parfois ca me peut être quelque chose de très furtif, un couple que vous croisez dans la rue et qui vous inspire. Vous leur crée une histoire. Je me suis beaucoup amusée a faire ce type de chose.
3/ Devient une pratique
Le processus de chercher son histoire du jour est comme un jeu qui pour moi est presque devenu addictif. J’ai l’impression d’etre plus présente dans ce que je fais ou a mon environnement car je saisis parfois en direct le potentiel du moment pour ma future « Short Story ». Je change ma façon de voir le monde et c’est exactement ce qui me plait dans le fait d’etre écrivain. Cela me conforte dans l’idée que cette habitude peut m’aider a me glisser dans le bon état d’esprit pour stimuler ma pratique de l’écriture.
4/ Stimule la variété
En créant une petite histoire par jour on s’aperçoit vite lorsque l’on produit un certain type de texte ou que l’on utilise un certain style, une certaine tonalité. C’est ce qui m’est arrivé au tout début et cela ma poussée a chercher d’autres façons de présenter les choses ou d’autres types de sujets pour varier mes histoires. Une excellente motivation pour booster la créativité.
5/ Incite au partage
J’ai beaucoup apprécié la façon dont mes histoires ou le choix de mes sujets amusaient les personnes de mon entourage. Du coup elles m’encourageaient par leur curiosité et les propositions de sujets qui ne manquaient pas. Cela a généré des discussions nous amenant a revisiter la façon dont nous avions vécu la journée. Au final la pratique était stimulante aussi pour eux.

LES LIMITES DU FORMAT « SHORT STORIES »
1/ Travail sur la structure d’un récit limité
Plus le format ce raccourcis et plus on s’éloigne de la structuration nécessaire a un roman. C’est un point a garder en tête car pour ma part je trouve cet aspect difficile pour le moment et je pense qu’un peu d’expérience en la matière me ferait beaucoup de bien. Les « Short Stories » ne vont a priori pas me servir sur ce plan la. Je pense que pour cela la rédaction des Nouvelles est certainement plus appropriée. Mais j’ai bien peur d’arriver a la conclusion que sur ce point, rien ne remplace l’expérience de se lancer dans le roman que l’on vise.
2/ Attention à la diversion
Je reste vigilante car je sais que mon ennemie, la Procrastination, n’est jamais bien loin. Donc bien garder en tête la aussi que cet exercice n’est pas une fin en soi lorsque l’on souhaite devenir écrivain. Je pense qu’il reste nécessaire d’avoir un ou des projets plus conséquents en parallèle pour nourrir notre écriture. Mais c’est une « mise en jambe » quotidienne qui reste intéressante pour toutes les raisons que j’ai cité.

Comme vous le constatez par vous-même j’ai trouvé énormément d’attrait a cette nouvelle pratique et je ne saurais donc que trop vous conseiller de tenter l’aventure. Je n’ai pas encore pris la décision de poster ces histoires quotidiennement car cela me semble beaucoup mais je suis en revanche très motivée pour vous en partager de plus en plus dans les semaines a venir. D’ici la, have fun & écrivez bien!

Douce obsession

Quel bonheur de se réveiller naturellement, sans alarme. Laisser son horloge interne reprendre ses droits. Alix savoure le moment et laisse son esprit vagabonder sans bouger, au rythme de sa respiration. Que va-t-elle pouvoir bien faire de ce jour de congé? Elle qui se plaint régulièrement de ne pas avoir de temps pour elle. Voila une occasion de se faire plaisir. Pas besoin de chercher très loin car lorsqu’il s’agit de loisirs, Alix n’a qu’un seul mot à la bouche: dessiner! Du papier, un crayon, et Alix rentre en transe. La dernière fois qu’elle s’est ainsi sentie habitée par une création, c’était il y a trois jours quand elle était tombée en extase devant l’une de ses plantes vertes éclairée par un rayon de soleil matinal. La lumière baignait la pièce de couleurs douces, presque surnaturelles. Elle avait saisit sa palette d’aquarelle pour capturer le moment de quelques traits de pinceaux… Il suffisait d’un détail, d’un mouvement, d’un motif pour que tout a coup son attention passe en mode obsessionnel: saisir l’instant, retranscrire l’émotion comme elle, l’artiste, l’avait perçue. Car c’est bien cela qui fascinait Alix. Partager le monde tel qu’elle le voyait: graphique, poétique, avec un gout prononcé pour les couleurs pastels qui prenaient un malin plaisir a se glisser dans les moments les plus inattendus de sa vie. Le plus excitant c’est la surprise de ne pas savoir qu’elle sera l’obsession du jour. Mais pour le savoir il faut tout de même ouvrir les yeux, et surtout prendre le peine de véritablement regarder autour de soi. Prendre le temps de s’émerveiller de ce que la journée a à offrir. Alix pose un pied pas terre, puis deux, se dirige d’un pas tranquille vers la cuisine ou le soleil illumine déjà toute la pièce. Elle se sert un grand verre d’eau et profite de la vue magnifique qui s’étend devant elle sur les toits de Paris. Hummmm voila le sujet pour aujourd’hui: Paris vu depuis son petit appartement sous les toits. Ce point de vue qui surplombe l’agitation de la ville, qui d’ici pourrait paraitre presque paisible. Alix s’équipe de son matériel, croque dans une pomme et s’installe sur son petit balcon, carnet d’esquisses à la main. Et la journée commence…