Ça faisait plusieurs années que j’entendais parler de lui et à chaque fois, je ne pouvais m’empêcher de dresser l’oreille. Il m’intriguait. Toutes les personnes qui le connaissaient en parlaient avec énormément de chaleur et j’avais alors très envie de le rencontrer. Et puis j’oubliais. J’avais pris note de son existence mais je ne faisais pas d’efforts pour aller vers lui. Indifférence? Appréhension? Ou peut-être que j’attendais le bon moment. Un signe qui me dirait: c’est maintenant. Pourtant ce soir je prends conscience que notre rencontre s’est finalement organisée sans moi, ou bien si peu de moi. J’ai parlé de lui à une amie qui le connaissait et elle m’a tout de suite proposé d’organiser un rendez-vous. Comme ça. Sans l’avoir vraiment prémédité. Nous avons sortis nos agendas et avons trouvé une date où tout ce petit monde serait disponible pour passer un moment et faire connaissance. J’ai noté, bien sagement, et ne m’en suis plus trop préoccupée. Jusqu’à ce soir. Car c’est demain. Demain que je pars, depuis le Puy-en-Velay, sur le Chemin de Compostelle. Pour enfin le rencontrer. Lui, ce chemin qui fait tant parler. Je ne suis pas une fervente catholique mais j’aime l’idée du pèlerinage. L’idée que ce chemin soit à la fois un chemin vers soi et un chemin vers une ville, lointaine, dans un autre pays. Un peu comme si le monde physique et le monde spirituel se rencontraient et se matérialisaient sous la forme d’un chemin. Et c’est bien cela que ces milliers de pèlerins racontent. Alors je suis curieuse. J’ai maintenant hâte de poser à mon tour mes pas sur cette route mythique. Mais au delà du pèlerinage spirituel, cette marche vers Compostelle, c’est aussi un pèlerinage personnel, presque intime. La maison de mes grands-parents, installée dans un ancien presbytère, était une ancienne étape du Chemin. Cette maison, j’y ai passé une grande partie de mon enfance. J’y ai beaucoup de souvenirs. Certains heureux, d’autres pénibles. Et le fait de me lancer demain sur cette route, c’est aussi un moyen pour moi de retrouver le lien avec ce passé, me réconcilier avec lui et peut-être, un jour, arriver à pardonner.
Auteur/autrice : Fabienne Aurélie
La certitude d’être heureux – Jules Renard
« Quand je pense à tous les ivres qu’il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux.»
Jules Renard
6 façon d’ECRIRE en vacances
Déjà presque la mi-Août et la plupart d’entre vous êtes certainement en vacances. L’occasion rêvée de se consacrer à des activités souvent laissées de coté par manque de temps, d’espace, d’énergie… Dans cette parenthèse enchantée, j’ai eu envie de vous encourager à tester de nouveaux formats d’écriture! Cette idée est partie du constat que l’écriture se manifestait de plus en plus dans ma vie mais pas uniquement dans mon projet de création de roman, cela va bien au delà! Je vous fait part de ces pratiques car chacune, à sa façon, m’apporte quelque chose de particulier et d’unique. Et si vous aimez jouer avec les mots, vous pourriez être surpris de trouver un grand moment de détente en vous essayant à l’une ou l’autre de ces activités!
Ecrire des cartes Postales. Je ne pouvais pas passer à coté, c’est votre chance ultime de reprendre la plume pour envoyer un courrier PAPIER à vos amis et famille… so retro! Sans blague, j’adore internet et je ne conçois pas de travailler sans emails mais quand il s’agit du plaisir d’écrire rien ne remplace le grattouillis du stylo sur le papier! Alors ne vous privez pas de ce plaisir, surtout que c’est tellement agréable pour votre interlocuteur de recevoir ce joli témoignage de ces moments de détente. Ne vous prenez pas la tête sur le contenu, cela n’a pas besoin d’être « intelligent », le bac français c’est passé! Laissez parler votre fantaisie et amusez-vous: croquis de la serveuse, liste de mots qui vous viennent en tête, noms des plats que vous avez adoré ou des lieux que vous visitez, tout ce qui est matière a créer du souvenir est parfait!
Ecrire un Post. Et si ces vacances étaient l’occasion de partager quelques articles sur le net? Que vous postiez sur un Blog, Facebook ou bien Instagram, écrire un Post constitue une activité dynamisante qui donne une grande sensation de liberté car on choisit les sujets dont on a envie de parler. Ce format ressemble fortement à un travail de journaliste par son lien avec l’actualité (au moins la votre!). C’est aussi l’occasion de créer un rapport assez unique entre auteur & lecteur, un lien quasi en temps réel ou vous pouvez dialoguer avec votre audience et dans lequel vous pouvez éventuellement co-créer. C’est une forme d’écriture ultra-connectée! Connectée à vous et à vos envies, mais aussi aux autres, des lecteurs qui vont se reconnaitre et rebondir à votre article. C’est un peu comme si vous lanciez la conversation à table avec vos amis! Alors si aujourd’hui vous deviez écrire sur un sujet qui vous intéresse, de quoi parleriez vous?
Ecrire dans son journal. C’est pour moi la forme la plus accessible d’écriture que je pratique quotidiennement. Ma porte d’entrée privilégiée au monde de l’écriture mais chacun est différent! Cette forme d’écriture est une relation intime entre votre stylo (plume, c’est tellement plus doux!), votre carnet et vous. Ce que vous y crée est votre jardin secret. Une part de vous qui a besoin de s’exprimer pour vous connecter a vous-même mais que vous ne désirez pas forcément partager au monde. C’est un moment défouloir qui revêt le soin et l’attention que vous désirez y mettre. Personne ne va vous relire, vous pouvez vous détendre totalement, c’est juste l’occasion de coucher vos ressentis sur le papier. Essayez et voyez ce que cela vous fait! Moi je suis totalement accro!
Ecrire des poèmes, des haiku*. Je considère ce type d’écriture comme des jeux de mots qui m’amusent beaucoup. Un simple haiku est capable d’apporter sa dose de magie à la journée la plus banale! L’idée ici est de jouer avec la notion de « beau »: qu’est ce qui résonne à vos oreilles? Qu’est ce que vous trouvez harmonieux? Pour ma part j’aime jouer sur les comparaisons, les associations que certains mots suscitent. Mais vous pouvez aussi surfer sur les contrastes, l’absurde,… Il n’y a aucune limite alors vous pouvez vraiment vous faire plaisir! Le haiku peut constituer un bon point de départ car sa contrainte de taille en fait un exercice amusant qui désacralise l’idée que l’on peut se faire de la poésie. Il ne s’agit pas de se mettre la pression, on est en vacances sacrebleu!
Ecrire une Nouvelle. A ce sujet, même si mon expérience est encore assez limitée dans ce domaine (voir l’article que j’ai publié la semaine dernière à ce sujet), je trouve cette pratique particulièrement adaptée au temps de vacances car vous allez avoir l’occasion de vous essayer à la rédaction d’une histoire mais sans l’engagement que demande forcément l’écriture d’un roman. Son format réduit en fait un exercice de synthèse étonnant. Mon expérience m’a montré que la Nouvelle poussait à une écriture plus précise, dépouillée par nécessité qui y gagne parfois en délicatesse. Vous êtes incité plus ouvertement à ciseler votre texte, et c’est un exercice qui peut vous apporter beaucoup de plaisir. C’est également un excellent exercice d’imagination car je vous conseille de partir sur une thématique imposée, comme pour un concours de nouvelles. Cela va élargir un peu votre zone de confort, ce qui est toujours une très bonne chose pour nos neurones: plus de place = moins de nœuds au cerveau! 😉
Ecrire un Roman. Qui sait, vous vous sentez peut-être remonté à bloc pour vous lancer (enfin!) dans la rédaction de ce roman qui vous trotte dans la tête depuis dejà quelque temps. Si c’est le cas, surtout n’attendez pas, lancez vous! Si vous ne finissez pas pendant la période (limitée j’en conviens) des vacances ce n’est pas grave: ce qui est écrit n’est plus à écrire. Et si vous êtes bien lancé, peut-être même aurez vous l’élan de continuer malgré la reprise du boulot? C’est de loin la forme la plus engageante de l’écriture que je connaissance car elle demande de la persévérance et une profonde connexion à soi-même. Car ne nous leurrons pas, le seul moyen de finir un roman est d’aller puiser dans ses entrailles et d’y rester ancrer suffisamment pour le terminer. Je n’ai pas encore eu le plaisir de concrétiser un tel projet mais j’y travaille et je pense sincèrement que le jeu en vaut la chandelle!
Voila, dernier article du mois d’Août pour ma part puisque je m’en vais aussi profiter de quelques jours de vacances sur les chemins de Compostelle. Je vous souhaite de merveilleux moments d’écriture et vous dit à début Septembre pour de nouveaux articles autour de l’écriture & de l’entreprenariat!
Aurélie
.*Rappel des règles du Haiku: 3 phrases seulement. La première phrase fait 5 syllabes, la deuxième 7 syllabes et la dernière 5 syllabes.