Un étranger – C. Doherty

“ Un étranger est un ami que je ne connais pas encore.”

Catherine Doherty

Je me fais trop souvent une idée des gens avant même de les connaître. Il y a ces personnes pour qui j’ai un élan spontané, vers qui j’ai envie d’aller, sans réfléchir. Et puis il y a celles qui m’intimident, avec lesquelles le contact est plus difficile. Dans les deux cas, la rencontre n’a pas encore eu lieu. Et même si les intuitions peuvent parfois être puissantes, les a priori ont la peau dure, et plusieurs fois dans ma vie, j’ai eu le sentiment d’être passée a coté de la richesse de certaines personnes, pour ces mauvaises raisons. S’ancrer dans sa curiosité pour rester à l’écoute de l’autre est au final la seule manière de faire une vraie rencontre. Entendre ce que l’autre a à dire. Lui laisser la place de s’exprimer. Accepter l’inconfort de ne pas savoir quoi penser, avant que le contact ne s’établisse et qu’un véritable lien ne se crée.
Cette semaine, je nous souhaite cette patiente et cette bienveillance vis-à-vis des autres et de nous-même, pour déployer notre curiosité de toutes ces personnes qui nous entourent.

Le mot du WE : Bande Originale

Je suis sensible à la musique, mais je crois qu’il n’y a rien que j’ai autant écouté en boucle que des Bandes Originales de films ! Je me souviens de trajets en voiture avec mes parents, quand j’étais petite, où j’écoutais mon Walkman sur la banquette arrière, complètement immergée dans l’univers d’un film que j’aimais. Aujourd’hui encore, je reviens régulièrement à certaines BO que j’apprécie particulièrement, et j’ai trouvé amusant de vous partager le TOP 5 des BO que j’ai le plus écouté.

#5 : Roméo + Juliette

À sa sortie, le film était d’une originalité délicieuse. Un Leonardo DiCaprio en jeune premier et une BO qui m’avait profondément marqué. Ce que j’y apprécie avant tout, c’est le contraste. Contraste entre le classicisme de la pièce de Shakespeare et la modernité des acteurs. Contraste entre l’intemporalité de cette histoire d’amour et l’accent pop rock de sa bande originale. Contraste aussi, entre tous les différents interprètes qui la composent. La sensualité de Garbage et le lyrisme de Des’Ree… Une BO que j’aime ressortir pour les grands moments d’émotions.

#4 : Divergente

Je n’attendais rien de ce film, destiné a occuper une fin de dimanche pluvieuse dans mon cinéma de quartier. J’ai été littéralement happée par l’univers de cette dystopie que j’ai trouvé intelligente, sensible. Une histoire qui a beaucoup résonné en moi. Je suis sortie de la salle de cinéma et sa Bande Originale ne m’a pas quitté pendant plusieurs semaines. J’y ai découvert Elie Goulding et me suis rappelée à quel point la musique de Woodkid était puissante. Un mélange de douceur et de force qui me ravit et qui parle à mon âme dans un langage qui lui est propre. Une écoute qui ne manque jamais de me ressourcer.

#3 : Eat, Pray, Love

Je suis tombée sous le charme du roman d’Elizabeth Gilbert par le hasard d’une librairie d’Aéroport. J’ai ouvert ce livre et je n’ai pas réussi à le poser avant de l’avoir terminé. Quand l’adaptation en film est sortie avec Julia Roberts, j’étais très curieuse de la voir. Comme souvent avec les adaptations, j’ai trouvé le film très en dessous de la pétillante et de la sensibilité du livre, mais je suis tombée sous le charme de sa Bande Originale. Elle retrace bien les trois ambiances, si caractéristiques, du chemin initiatique de son auteur. Pour moi, « Eat, Pray, Love » reste une playlist qui participe à mon ancrage. Elle m’aide à me poser pour apprécier ce que j’ai dans ma vie, à me connecter au présent, et à la magie des petits plaisirs de la vie.

#2 : Le grand bleu

Mon dieu, ce film, cette musique ! Les années passent et je ne me lasse pas de cette bande originale à la fois planante, pleine d’humour et d’émotions. Malgré le nombre des années, je la trouve toujours aussi réussie et je la crois intemporelle. À chaque écoute, je me sens littéralement immergée dans un autre univers. Une ambiance sonore qui a un pouvoir très apaisant sur moi.

#1 : Moulin Rouge

Quand on parle d’Univers… Rien à voir avec « Le Grand Bleu », même si la capacité d’immersion de cette Bande originale est toute aussi puissante. « Moulin Rouge », c’est la folie baroque, l’extravagance érigée au rang d’art. Comment ne pas tomber sous le charme de cette version de « Roxanne » aussi sauvage que sensible ? Comment ne pas être transporté par la chanson de « Diamant sur Canapé » façon cabaret ? Un album stimulant d’un point de vue créatif, mais aussi tellement énergisant !

Vous êtes vous jamais posé la question de la Bande Originale de votre vie ? J’adore l’idée qu’une telle Playlist existe. Elle se constituera certainement d’un mélange de toutes celles que j’ai aimé, mais aussi de ces chansons qui se sont associées, malgré moi, à certains événements de ma vie. J’aime penser qu’elle se crée chaque jour, se nourrissant de chaque découverte. Mais ce que j’apprécie le plus, c’est qu’elle n’ait pas besoin d’être terminée pour être écoutée, et je peux en profiter chaque jour de ma vie, sachant qu’elle continuera de s’enrichir de plus de nouveautés, jusqu’à mon dernier jour !

Et vous ? Quelles sont les BO qui vous inspirent, celles qui vous accompagnent partout ?

Je vous souhaite un WE musical et immersif, attentif à votre environnement sonore, celui qui participe à l’élaboration de votre propre BO !

Perfectionnisme & entrepreneuriat

Je suis perfectionniste, c’est certainement l’un de mes plus gros défauts et maintenant que je me lance dans mes propres projets professionnels, je me rends compte de la difficulté de concilier ce trait de caractère avec l’état d’esprit entrepreneurial. Entreprendre, de ce que j’en vois, c’est avant tout accepter l’incertitude, le doute, l’erreur, pas vraiment l’idée que l’on se fait de la perfection. Le plus ironique, c’est que le perfectionnisme est le défaut que j’ai le plus utilisé, avec une beaucoup de fierté, lors des entretiens d’admission ou d’embauche, au cours de ma vie. Une réponse que je pensais être une pirouette malicieuse dans un contexte où l’on est censé se montrer sous son meilleur jour. Je ne me rendais pas compte, à l’époque, de la réalité de ce perfectionnisme dans mon comportement, et encore moins à quel point il pouvait constituer un VRAI problème !

Quand je parle de perfectionnisme, les gens s’imaginent souvent que je suis cette nana ultra pointilleuse sur tout, qui fait peu de choses, mais qui les fait toujours avec une rigueur extrême. Ce n’est absolument pas le cas, car mon perfectionnisme ne s’exprime pas, du tout, de cette façon. Au contraire, il a plutôt tendance à me faire faire les choses avec un grand détachement, qui peut passer pour de l’indifférence, mais qui n’en est pas. Cette attitude me permet de calmer, un temps soit peu, l’angoisse qui m’étreindrait si, d’aventure, je prenais vraiment au sérieux la réalisation de ce projet. Elle a aussi l’énorme avantage de m’autoriser à me mettre en action, et même si j’aurais pu faire mieux, cela suffit souvent amplement pour voir avancer mes projets. Car le plus grand danger que je pressens, derrière les montagnes d’angoisses que charrie le perfectionnisme, c’est, purement et simplement, la mort de tous mes projets. Car la forme la plus aiguë de mon perfectionnisme, c’est la paralysie totale. Et je préfère bâcler mes projets, les saboter moi-même, plutôt que de ne pas pouvoir créer du tout. Pourtant, ce comportement n’est pas exempt d’effets indésirables. Je ressors de ce type d’expérience avec beaucoup de frustration, et surtout, une piètre estime de moi-même, car je sais, au fond de moi, que je ne donne pas le meilleur de ce que je peux faire.

La semaine dernière, je vous racontais les difficultés que je rencontre à me lancer dans la réalisation de mes rêves, et notamment, la création des vidéos pour mon Atelier Bullet Journal. Une semaine plus tard, le bilan me révèle que je suis à fond dans mes mécanismes pourris de sabotage. J’avance dans mon planning, en fermant les yeux sur des choses qui me dérangent, car je sais que si je m’arrête dessus, je ne suis pas certaine de savoir repartir. J’ai peur que si je regarde mes insuffisances en face, je me trouve tellement nulle que je n’ai d’autre choix que de tout abandonner. J’ai ruminé toute la semaine, avancé malgré mes résistances, appuyé sur l’accélérateur avec le sentiment que quelque chose n’allait pas. Un sentiment étrange, comme si je continuais de rouler en sachant pertinemment que le frein à main est serré. C’était usant, stressant, et contre-productif !

J’ai donc décidé d’arrêter de me mentir. J’ai respiré un grand coup, et j’ai tenté d’identifier ce qui me déplaisait vraiment. Je n’ai rien appris de nouveau, car je vous avais déjà fait part, semaine dernière, de la frustration que je ressentais à me voir chercher mes mots et bredouiller. Ma frustration vient de là. Et au lieu de continuer à nier le problème, j’ai accepté le fait que je n’étais pas satisfaite de ce résultat. J’ai accepté l’idée que je n’étais pas nulle, mais que j’avais juste des aspects à améliorer. La solution que j’ai trouvée, est d’une simplicité désarmante : prendre plus de temps pour me préparer. Je veux aller trop vite, avoir fini avant même d’avoir commencé. La leçon que j’en tire, c’est que la bienveillance vis-à-vis de soi-même est certainement la qualité la plus importante à avoir lorsque l’on se lance dans l’entrepreneuriat. Une douceur vis-à-vis de moi-même que je n’ai pas naturellement, une nouvelle porte qui s’ouvre pour moi, sur le long et passionnant chemin de l’entrepreneuriat.

Et vous ? Quel boss êtes-vous avec vous-même ?